La journée internationale des droits des femmes était l’opportunité pour Naval Group Ollioules de mettre à l’honneur les femmes d’abord, et ensuite la démarche « maison » favorisant de la diversité et de l’égalité professionnelle.
Depuis janvier 2019, un réseau interne au site Naval Group d’Ollioules s’active en faveur de la diversité et de l’égalité professionnelle femmes/hommes. Il rassemble pour cela des marraines de l’association nationale « Elles Bougent », des personnels membres d’un groupe d’expression dédié, ainsi que toutes celles et ceux engagés sur le sujet, avec le soutien de la direction de l’établissement. Le directeur, justement, Didier Gilavert, était présent le 8 mars dernier pour accompagner et promouvoir la démarche, lors des présentations personnalisées de parcours au féminin, agrémentées de démonstrations d’ingénieures au showroom.
A commencer par sa propre présentation du groupe moteur de l’industrie navale en France, au rayonnement international dans des zones à enjeux maritimes, fort de près de 400 ans d’histoire et de proximité de la Marine sous diverses appellations, dont trois des dix établissements sont dans le Var désormais (premier employeur industriel du département). A savoir Toulon pour les services (2 200 personnes), Saint-Tropez pour les armes sous-marines (300 salariés) et Ollioules pour les systèmes de mission et de combat (1 500 collaborateurs) depuis janvier 2016, véritable locomotive du technopole de la mer et premier atelier logiciel d’Europe. Ici, on traite tous les éléments du bateau et on suit les produits que l’on fabrique, de la conception au démantèlement, en passant par la formation des équipages et l’entretien de la flotte, a expliqué en substance le directeur, illustrant notamment son propos par la grande variété de métiers exercés (dans l’acoustique, les réseaux, l’architecture logiciel, les calculateurs, les algorithmes, la cybersécurité, la réalité virtuelle, les technologies tactiles…).
Bonne parole dans l’Education Nationale
Autant d’expertises, de domaines complexes, pour lesquels les femmes ont toute leur place, à condition qu’on veuille bien leur laisser. D’où l’ambition prônant la diversité et l’inclusion chez Naval Group, présentée par Isabelle Gruhn, responsable des relations sociales sur le site d’Ollioules, comme un enjeu majeur et de performance durable de l’entreprise, s’inscrivant comme un des leviers du programme de transformation. L’objectif est de compter 35% de femmes dans les recrutements nationaux d’ici 2025, contre 25% en 2021, sachant qu’elles sont 20% dans les effectifs globaux (26% à Ollioules). Pour ce faire, avec ses collègues (200 marraines Naval Group « Elles Bougent » en France), elle porte la bonne parole dans les collèges, lycées, en enseignement supérieur, auprès des filles sur les métiers de l’industrie et du naval de défense, sur les belles perspectives de carrières qui leur sont ouvertes aussi. L’un des grands freins restant le faible niveau féminin dans les matières scientifiques techniques, technologiques, en école d’ingénieur ou par la filière Bac pro. Un autre facteur d’équilibre réside dans les fonctions, en particulier administratives, nécessitant une augmentation du nombre d’hommes, à la paie par exemple… « Ollioules est actif dans cette dynamique, avec des actions locales, un réseau de diversité, une trentaine de personnes volontaires. Cela s’inscrit dans le temps », affirme-t-elle, veillant en outre, par un dispositif de mentoring, au développement professionnel des femmes, à valeurs égales, au sein du groupe, et prenant en considération l’indispensable conciliation avec la vie privée et les responsabilités familiales.
Un combat pour lequel des hommes s’impliquent également, comme Raphaël Dogan, ingénieur systèmes, engagé volontaire dans le groupe d’expression au service de la mixité, intervenant lui aussi dans les collèges. « La problématique de l’égalité naît également de notre éducation, d’où le besoin d’agir à la source directement. On éveille le champ des possibles, des vocations pour des professions auxquelles les jeunes filles ne pensaient pas. C’est bien de présenter cela en équipe mixte ». « Nous agissons dans la proximité pour casser les clichés et expliquer la diversité de nos métiers, les différentes voies pour y accéder aussi », renchérit sa collègue Audrey Anzelin, responsable système radar 2D, ambassadrice et marraine « Elles Bougent ».
Conjuguer vie professionnelle et vie personnelle
Autre témoignage en ce sens, celui d’Audrey Hirschfeld-Genthon, responsable programmes, marraine et déléguée Paca de cette association « Elles Bougent » depuis 2019, année au cours de laquelle Naval Group a gagné le premier prix Sud-est de la journée des droits des femmes, précise-t-elle avec fierté.
« Quand on se prive des femmes on se prive de la moitié des talents »,
revendique-t-elle, soutenant à son tour l’importante de la sensibilisation des élèves pour donner le goût des sciences. Mère de 3 enfants, à la tête d’une équipe de 60 personnes, elle montre par l’exemple que l’on peut conjuguer vie professionnelle et vie privée. Sa démonstration en show-room sur des systèmes de mission mulit-drones témoigne aussi d’une grande maîtrise, y compris pédagogique.
Même approche, personnelle et de carrière, pour Charlotte Albanez-Calentier, ingénieure en systèmes de combat sous-marin de 3e génération, particulièrement pointue également dans ses explications sur cette branche très masculine du groupe avec 10% de femmes. Soit les mêmes proportions que dans les écoles d’ingénieurs, même si cela progresse doucement. Toutes espèrent d’ailleurs (et s’impliquent pour cela) que les nouvelles générations changent de regard, d’envie, de mentalité, afin de » faire monter le vivier ». Ingénieure système de management de combat, très à l’aise et sachante également dans sa démonstration « Gowind » (nouveau type de Corvette), Anne Postal a incarné l’autre voie d’études à travers son témoignage, celle du passage par l’IUT d’abord, pour finir par un Bac + 5, puis a progressé dans le métier et dans diverses structures pour occuper un poste à responsabilité aujourd’hui (chez Naval Group depuis 4 ans). Avec Ines Elkaoukabi, ingénieure système de combat également présente, elles sont 3 femmes sur 25 personnes dans ce service.
Des situations, parmi d’autres, qui montrent des chemins de diversité, d’égalité, d’espérance aussi pour celles qui bougent les lignes, et au final pour la société en général.
* « Elles Bougent » est une association nationale loi 1901 créée en 2005, dont l’objet est d’attirer des jeunes femmes lycéennes et étudiantes dans les métiers de l’ingénierie.
Repères
Naval Group Ollioules
Directeur : Didier Gilavert
Site dédié aux systèmes complexes de mission et de combat