La ministre de l’Insertion, Brigitte Klinkert, a inauguré le siège de l’E2C Var, en zone industrielle de Toulon-Est, mettant à l’honneur le monde entrepreneurial varois, en particulier l’UPV, seul syndical patronal en France à porter une Ecole de la deuxième chance.
Le 9 juillet dernier comptera dans l’histoire de l’établissement toulonnais de l’Ecole de la deuxième chance, sur le campus de la Grande Tourrache, en ZI de Toulon-Est, avec la venue inaugurale de la ministre de l’Insertion, Brigitte Klinkert. Celle-ci a pris le temps de se poser avec les étudiants et enseignants, de dialoguer, de se confier aussi autour d’une table, racontant qu’elle n’avait jamais pensé être ministre un jour, d’autant qu’elle n’était pas forcément bonne élève. « Vous n’aurez jamais le Bepc », lui aurait même dit son professeur de mathématiques. Une anecdote qui lui a permis de glisser un « il faut toujours y croire… » de bon ton. A l’image des échanges qui ont émaillé cette visite inaugurale du bâtiment, et du dialogue avec un jeune qui venait de signer son premier CDI après sa formation à l’Imsat (Institut méditerranéen du sport, de l’animation et du tourisme), applaudi par l’assistance et présenté à la ministre par Véronique Maurel, président adjointe de l’UPV. Un joli moment de partage autour d’une cause commune, l’emploi, en l’occurrence des jeunes.
Une mise à l’honneur également par la ministre des équipes qui ont permis la création de cette école, synonyme d’espoirs pour les jeunes sans diplôme et sans qualification, à qui on offre en outre la possibilité de croire en eux. Confiance en soi et savoir être étant les compléments indispensables du savoir faire aujourd’hui dans le monde du travail. « Bravo à l’UPV, bravo à la CCI. L’Etat a beau mettre des moyens, sans les chefs d’entreprise qui embauchent et sans les collectivités qui accompagnent on n’y arrive pas », a-t-elle déclaré, se réjouissant des résultats impressionnants obtenus ici, au dessus de la moyenne nationale (78% de taux de sorties positives). « Cela veut dire qu’il faut faire confiance aux chefs d’entreprises… ».
Un constat qu’elle emporte avec elle à Paris en même temps que son enthousiasme, précisant que « si tout n’est pas transposable de la même façon partout compte tenu des spécificités locales, je m’engage à faire savoir ce modèle varois… ».
Modèle atypique
Un modèle vanté par nombre de partenaires publics venus pour l’événement, à savoir la Métropole TPM, la ville de La Garde, le Département, la Région, et présenté par les acteurs privés qui en sont les initiateurs et gestionnaires. En premier lieu l’Union Patronale du Var, qui a relevé avec brio le challenge proposé par la préfecture du Var pour ouvrir en 2017, avec le soutien de la Région Paca, cet E2C atypique dédié à l’accompagnement des jeunes varois de 16-25 ans, sans diplôme, désireux de trouver une formation ou un emploi. Atypique car porté par le monde entrepreneurial, avec l’implication de quelque 600 entreprises. Atypique aussi par l’organisation spatiale sur 4 sites, Brignoles, Fréjus, Draguignan et La Garde.
« Nous travaillons sur des parcours co-construits, sur les secteurs à pénurie de main d’œuvre, sur des démarches novatrices liées aux motivations, aux compétences et aux comportements en milieu de travail », a expliqué le président de l’UPV Gérard Cerruti, ajoutant (entre autres propos) qu’en « moins de 5 ans l’Ecole de la Deuxième Chance du Var a connu une progression importante, nonobstant la crise sanitaire, passant de 176 stagiaires l’année de démarrage à un objectif de 600 cette année, avec une maîtrise particulière du coût stagiaire inférieur à la moyenne nationale des E2C ». Aux côtés de ce syndicat patronal « responsable et engagé pour l’emploi, l’insertion et la relance », dans le cadre d’un partenariat durable au service de l’économie, la CCI du Var était elle aussi à l’honneur et totalement concernée par la manifestation du 9 juillet puisque le bâtiment de l’E2C inauguré est le sien, loué à l’UPV dans des conditions modérées. La Chambre varoise a fait entièrement rénover les lieux (2 327 m2 d’installation de grande qualité, incluant une cuisine pédagogique), octroyant aux jeunes qui en bénéficient des conditions optimales de réussite et d’insertion. Un investissement de 2,8 millions d’euros, dont 1,2 million en financement européen (Feder), fruit de l’expertise acquise ces dernières années sur ces questions et qui fait référence dans le réseau consulaire.
« Nous nous engageons quotidiennement dans la compétence et la formation des jeunes, pour permettre l’insertion dans le monde économique avec le soutien des chefs d’entreprises. Nous allons poursuivre, en utilisant l’appui de l’Europe, avec pour ambition de faire de ce campus un centre d’excellence professionnelle, autour des métiers d’avenir », a précisé à la ministre le président de la CCI Jacques Bianchi, situant l’E2C dans son environnement direct de formations professionnelles et initiales. Montrant aussi à quel point l’union fait la force économique du Var.
* Le gouvernement déploie des mesures fortes dans le cadre du plan « 1 jeune 1 solution », consacrant depuis un an 9 milliards d’euros d’aides afin d’apporter des perspectives professionnelles à plus d’1,8 million de jeunes moyennant la signature de 525 000 contrats d’apprentissage, record historique