Après 27 ans de mandat(s), Gérard Cerruti quitte la présidence de l’Union Patronale du Var. Véronique Maurel, jusqu’alors présidente adjointe, lui succède. Retour sur cette longue tranche de vie militante, engagée, au sein du premier syndicat d’entreprises de France avec plus de 5 000 adhérents.
Var Entreprises : Vous venez de passer la main après 27 ans de présidence. Quel est votre état d’esprit au regard de la promesse initiale en 1995 ?
Gérard Cerruti : « Celui du devoir accompli. Si l’on reprend le terme de promesse, mon ambition était de maintenir au moins le niveau du syndicat patronal et si possible faire mieux. Nous étions déjà la première Union patronale de France avec une vraie tradition historique de proximité, née il y a 85 ans sous le nom de Fédération varoise du patronat. Nous venons d’ailleurs de fêter cet anniversaire lors d’une belle manifestation à la Tour Royale de Toulon. Le contexte de 1995 était très compliqué, économiquement sur le plan national et mondial, politiquement au niveau local. Il fallait porter les couleurs du département, ce qui n’était pas très populaire à l’époque, surtout lorsque l’on disait que l’on venait de Toulon. Mais nous avons assumé et travaillé, au plus près de nos 5 000 adhérents à travers 7 sites implantés dans 5 bassins d’emploi aujourd’hui. Cet ancrage territorial s’est d’ailleurs accompagné de la rénovation régulière de nos points d’accueil et permet à nos 140 collaborateurs de réaliser 15 000 interventions par an auprès des entreprises et de leurs salariés ».
VE : « Dans UPV, il y a la notion d’Union, que vous revendiquez comme une marque de fabrique ?
GC : « L’unité syndicale patronale a toujours été en effet mon grand principe, appliqué dans le Var entre le Medef et la Cpme qui composent l’UPV et sont d’ailleurs les deux principales structures territoriales représentatives sur le plan national. Je suis moi-même issu du Medef, et Véronique Maurel, qui me succède, vient de la Cpme. Cette union est loin d’être si courante que cela puisque elle n’est de mise que dans 9 départements dans l’hexagone, dont le Var, les Alpes de Haute Provence, les Hautes Alpes et les Alpes-Maritimes. Cette culture est comme vous le voyez très partagée dans notre région Provence Alpes Côte d’Azur. L’union, c’est aussi le maillage d’un réseau organisé de 800 mandataires. Autant de chefs d’entreprise qui nous représentent dans de nombreuses instances de la vie publique et économique. Ils sont les garants aussi d’un paritarisme constructif et d’un dialogue social ouvert ».
VE : Votre présidence est également celle de l’ère des services. Quelles sont les faits marquants sur ce champ à vos yeux ?
GC : « Ils sont multiples et à divers niveaux. Nous avons ainsi développé le service des assistantes sociales de l’UPV, créé un service de psychologues du travail, mis en place un comité d’entreprise géant à travers la carte Odyssée, de même qu’un pôle conseils et expertises pour les adhérents, un service Provence Emploi, un autre dédié aux produits financier (Place de Marché)… L’axe formation est également une option stratégique majeure déployée de longue date, à travers UPV Formation Développement pour la formation continue spécialisée en santé et sécurité au travail, le CFA des métiers du sport, de l’animation et du tourisme, Imsat, qui est une référence nationale en la matière, et depuis 2016 l’E2C porté sur 4 campus territoriaux, seule Ecole de la 2ème chance en France à être adossée à une Union Patronale. En outre, nous sommes le point d’accueil principal de l’Agefice (fonds d’assurance formation du commerce, de l’industrie et des services) ».
Mailler le territoire, diversifier les réseaux
VE : Conjointement à la représentativité et aux services, quelle importance avez-vous voulu donner à l’animation économique ?
GC : « Là aussi, il s’est agi de mailler, de diversifier et d’essayer de donner de la lisibilité. Par des grands événements comme le salonvar.up des entreprises qui fête ses 20 ans, le classement en Top 500 des entreprises du Var depuis 11 ans, les trophées RSE qui connaissent également un beau succès et récompensent les engagement sociétaux exemplaires, ceux des entrepreneurs positifs, le salon Base Art, festival du mécénat de l’art contemporain dans l’Est Var, à Fréjus puis Saint-Raphaël, sachant qu’à l’Ouest nous sommes aussi soutien du Club Orfeo des entreprises mécènes de l’Opéra de Toulon. La façon de faire réseau économique s’est également exprimée à travers les Happy Hours, soirées décontractées réunissant les dirigeants tous les mois dans chacun des 5 bassins d’emploi. Enfin, nous avons su prendre le grand virage numérique et utiliser les nouveaux moyens de communication via les réseaux sociaux, l’information par le Net, les webinaires… ».
VE : Un commentaire pour terminer sur vos équipes et sur Véronique Maurel qui vous succède ?
GC : « Il est évident que tout ce qui a été accompli n’a été possible que grâce à l’engagement à mes côtés de dirigeants élus et à l’implication des personnels de l’UPV managés avec talent par le secrétaire général Thierry Balazuc. Je suis d’autant plus à l’aise pour l’évoquer qu’il n’était pas mon candidat il y a 27 ans, mais il avait été choisi par une commission ad hoc. Il a fait deux fois trois mois d’essai et à sa grande surprise je l’ai gardé. Nous avons travaillé en toute confiance et dans une grande complémentarité toutes ces années. Concernant Véronique Maurel, elle a fait ses classes à la tête de la Cpme et à l’UPV où elle était devenue présidente adjointe. Son implication et ses qualités affirmées au fil du temps la rendent légitime pour présider désormais l’Union Patronale du Var. Elle le fera à sa main et de belle façon ».
Gérard Cerruti est membre d’office du bureau de l’UPV et demeure impliqué au sein du Medef. Il dirige l’entreprise Marine-Levage à La Farlède.