Alors que la CPME et Action Logement sensibilisent sur le plan national autour des enjeux liés à l’habitat à la faveur de la 7e édition de la semaine du logement, l’UPV accompagne toute l’année via son service social Enosys les salariés des entreprises sur ce volet essentiel qui s’inscrit en pendant de l’emploi.
« Gouverner, c’est d’abord loger son peuple », revendiquait l’Abbé Pierre dans son plaidoyer pour un monde plus juste et une insurrection de la bonté. Près de 70 ans après son appel de l’hiver 54, les plus démunis ne sont pas seuls à être mal lotis, malheureusement pour tout le monde. 70 ans également après sa création, Action Logement continue de faire le lien entre logement et emploi. Gérant paritairement la Participation des Employeurs à l’Effort de Construction de logements sociaux et intermédiaires des salariés (PEEC - 1% logement obligatoire pour les entreprises de plus de 50 personnes), ce groupe met sa pierre à l’édifice de leur mobilité professionnelle et de l’amélioration de leurs conditions de vie.
Rapport social…
Une démarche solidaire mise en exergue au cours de la semaine du logement, 7e du nom, déployée sur le plan national du 16 au 20 octobre par la CPME et Action Logement, sachant que les syndicats patronaux s’inquiètent de plus en plus des conséquences pour les entreprises de la pénurie qui s’accélère. La baisse des constructions neuves a créé une forte tension directe et indirecte sur le double marché de la vente et de la location, accentuée par le quadruplement des taux d’intérêt et les pertes de pouvoir d’achat liées à l’inflation. Les assistantes sociales et psychologues du travail du service Enosys de l’Union Patronale du Var, que manage Isabelle Innocenti (au centre sur la photo), le constatent au quotidien dans leur mission d’écoute, de conseil, d’information, d’instruction des dossiers.
Outre la conjoncture qui pique sa crise immobilière, le rajout depuis 2017 de conditions de ressources à un seuil disqualifiant un (très) grand nombre de candidats rend beaucoup plus complexe l’accessibilité aux offres d’Action Logement. « Nous essayons de lever les freins pour les salariés avec une politique nationale qui ne le permet pas. Cela ne facilite pas du tout la tâche », explique sans ambages Isabelle Innocenti. Le rapport social qui va être établi, prenant tous les éléments de situation de la personne, va être déterminant dans une attribution ou non de logements, d’aides en accession et travaux, d’aides et services accordés à des salariés en difficulté ou dans le cadre d’une mobilité, d’un recrutement. Tout compte et rien n’est simple. A l’image des cas fréquents de séparation : la procédure de divorce doit être actée pour être prise en considération. Entretemps, c’est le vide.
… et bienveillant
De la considération assortie de bienveillance, c’est justement ce qu’essaie d’apporter l’UPV à tous les niveaux d’intervention sous l’impulsion de Véronique Maurel, également présidente de la CPME dans le département.
« Nous rendons la personne protagoniste de sa démarche dès la candidature et nous l’accompagnons pas à pas, y compris lorsque les délais administratifs sont longs dans la mise à jour des demandes », souligne l’assistante sociale Oxana Riccio (à droite). « Nos interlocuteurs cherchent de l’espoir en la matière et nous faisons notre possible pour les aider tout en connaissant l’état dégradé du marché. Conjointement, cela bloque des évolutions professionnelles », selon Valérie Felt, conseillère en économie sociale familiale (à gauche). Les cas se multiplient de salariés se sentant en effet contraints de rester dans des emplois qui ne leur conviennent plus et limitant leur mobilité par peur de ne pas trouver de logement !
Le rôle d’accompagnement et d’interface d’Enosys pour informer l’employeur sur ses droits et obligations, son service de ressources humaines aussi le cas échéant, est de première importance au regard du manque de maîtrise du sujet. Cela permet en outre à l’employeur de rendre potentiellement attractive l’ouverture d’un poste au regard des soutiens associés au logement. Tout est bon à prendre et à faire valoir alors que les tensions se multiplient sur le front de l’emploi dans tous les secteurs et que le problème global vire à la quadrature du cercle.
Plus que jamais dans ce contexte, le déploiement d’une politique affirmée inhérente à la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) a un rôle déterminant à jouer dans l’entreprise et auprès des salariés afin de changer de prisme, trouver du sens, augmenter sa résilience, à défaut de résidence...