Le musée des beaux-arts de Draguignan fait peau neuve pour proposer aux visiteurs, en 2020, des locaux, des œuvres et des expositions de premier plan. La municipalité dirigée par Richard Strambio, joue ainsi, entre autres, la carte culturelle pour réussir à donner un nouvel élan au centre ancien. Pour réussir ce pari, la ville s’est donné les moyens en recrutant Grégoire Hallé, un jeune et dynamique conservateur diplômé de l’école du Louvre, en choisissant un cabinet d’architectes spécialisés, l’agence bordelaise Brochet-Lajus-Pueyo et en investissant 2.1 M€ dans les travaux d’extension-réhabilitation du musée. Des travaux dont le coût global s’élève à 7,4 M€ HT. Ils sont subventionnés à 72%, soit un montant total de 5,3 M€ répartis entre l’État, la Région, le Département, la Communauté d’agglomération dracénoise et Enedis.
Un bâtiment de 700 m² avec deux niveaux
Fluidité des accès, circulation du public, qualité scénographique et muséographique, pertinence des intégrations architecturales contemporaines en adéquation avec la valeur patrimoniale du bâtiment, telle a été la réflexion menée par les architectes et le conservateur pour optimiser le projet. Quant au plaisir des futurs visiteurs, Grégoire Hallé a imaginé un parcours muséographique « spectaculaire et cohérent » qui permettra de découvrir des œuvres remarquables choisies dans le riche fonds du musée et dont certaines n’ont encore jamais été montrées. Alliant le plaisir de la découverte artistique à l’histoire et à la science, ce parcours sera soutenu par un dispositif multimédia qui permettra d’appréhender les œuvres dans diverses dimensions.
D’un papier peint panoramique d’inspiration orientale, datant de 1810-1820, découvert lors des travaux et en cours de restauration, en passant par une sculpture en marbre de Camille Claudel (« rêve au coin du feu ») un portrait de Clemenceau signé Auguste Rodin, la magnifique armure de François de Montmorency (XVIe siècle) actuellement exposée au Louvre, ou encore un cabinet de curiosités, la visite commencera par l’étage. Elle se poursuivra et s’achèvera au rez-de chaussée dans quatre salles en enfilade où les visiteurs pourront admirer diverses œuvres peintes du XVIIe au début du XXe siècle. Des pièces majeures et inconnues du public, comme un grand format caravagesque attribué au génois Gioacchino Assereto (1600-1649), des natures mortes données à Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) et Alexandre-François Desportes (1661-1743) ou un imposant morceau académique de Louis Boulanger (1806-1867). Enfin, une galerie permettra de revenir vers le hall d’accueil et la boutique du musée. Elle accueillera des moulages de certaines œuvres (sculptures et peintures) afin de donner à chacun la possibilité de prolonger l’expérience de visite sur le plan tactile et d’aborder une autre façon de découvrir les œuvres.
Expositions temporaires et partenariat
Pour faire vivre et animer ce musée des beaux-arts de Draguignan, Grégoire Hallé a d’autres idées qu’il s’emploie à concrétiser : « Nous sommes en train de créer un club de partenaires qui associeront leur nom à l’établissement dans le cadre du mécénat d’entreprise, d’ores et déjà deux établissements bancaires ont donné leur accord. Nous organiserons également des expositions temporaires avec des noms prestigieux propres à drainer un large public régional, enfin un site internet est en cours de création ».
De quoi faire de Draguignan un rendez-vous incontournable de la culture dans la région.
P. R.
Légendes photos :
Ci-dessus : La magnifique armure de François de Montmorency (XVIe siècle)
Ci-contre : La tapisserie panoramique découverte lors des travaux.
En image à la une : Le hall d’accueil du futur musée.