Un an après l’entrée en vigueur des nouvelles mesures de la loi santé au travail visant à renforcer la prévention des risques professionnels en entreprise, en particulier à travers le document unique, la QVCT prend ses marques (employeur) et fait évoluer la QVT. Quèzaco (traduction provençale de Kézaco) ?
« La vie, c’est comme une fleur qui perd ses pétales », dit l’adage Québécois. Pour constituer plus encore la fine fleur de la qualité de vie au travail (QVT) et prendre soin des ressources humaines en entreprise, le législateur Français a renforcé la prévention santé. Ainsi est née la QVCT, qualité de vie et des conditions de travail. Un peu plus d’un an après son entrée en vigueur (31 mars 2022) le déploiement s’organise, considérant que la loi santé dont elle est issue appuie sur l’obligation d’établissement et de mise à jour du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), incluant les risques psychosociaux (RPS).
Pour mieux comprendre l’évolution, il faut remonter à l’accord interprofessionnel du 19 juin 2013 (il y a 10 ans donc) qui actait l’arrivée de la QVT et France, avec sa fameuse fleur dont les pétales représentent les actions concrètes, rappelle Isabelle Innocenti (à gauche sur la photo), qui dirige Enosys, le service d’assistantes sociales, de conseillères en économie sociale et familiale, de psychologues du travail de l’Union Patronale du Var. « Jusqu’en 2020 et le confinement lié à Covid, cela n’était ni pris au sérieux ni la priorité des entreprises. Les conséquences de la crise en termes de télétravail et de réorganisation ont poussé les pouvoirs publics à repenser la problématique, ajoutant du contenu et de la méthodologie ».
« La période Covid a en effet laissé des traces, entre autres sujets sur la conciliation vie privée/vie professionnelle autour du télétravail, sur la fréquence d’application, sur les nouvelles organisations en semaine de 4 jours ou 4,5 jours, sachant que travailler sur un pétale de la fameuse fleur a des retombées sur les cinq autres », précise Clara Semenzato (au centre sur la photo), pyschologue du travail au sein d’Enosys.
« En outre, aux préoccupations de salaires et d’évolution des salariés, s’ajoute désormais la recherche de sens, de meilleures conditions de travail proprement dites, de situation de l’entreprise dans son environnement, d’un point de vue écologique aussi. Beaucoup de gens ont perdu leurs repères traditionnels », renchérit Céline Regnard (à droite sur la photo), chargée de formation à UPV FD (structure de formation et de conseil de l’Union Patronale du Var).
De l’utile à l’indispensable
Alors que la priorité immédiate post-covid des entreprises s’est centrée sur l’économique, et qu’un bouleversement s’opère côté ressources humaines, ou plutôt s’agissant de leur pénurie, plaçant quasiment tous les secteurs en tension, ce qui donne plus la main (le choix aussi) aux salariés, l’obligation QVCT vient renforcer la marque employeur. Ce que l’on dénommait image de marque hier s’est mué en nouveau concept pour fidéliser et attirer des salariés. Un changement de paradigme qui corrèle utile et indispensable, mais dont il convient de maîtriser le mode… d’emploi.
« La qualité de vie et des conditions de travail est une vraie refonte de la manière de fonctionner et une boîte à outils de management », explique Clara. « Pour les entreprises, cela reste vague », constate Isabelle. « Dans ce contexte, les demandes affluent et nous les aidons à évaluer leurs besoins, à mieux connaître la et les réglementations, à personnaliser tous les contenus ». « Nous pouvons former les élus du CSE, ce qui est important en cette période de renouvellement, proposer des formations non obligatoires aussi, sur la gestion du stress, des conflits, l’accueil de personnes en difficulté, faire des bilans de compétences, et bien sûr accompagner la mise à jour du document unique », précise Céline.
La grande porte d’entrée étant justement ce document unique d’évaluation des risques professionnels qui concerne toutes les entreprises et permet d’expliquer l’ampleur du changement. Pour celles en création, à qui il est fortement conseillé de bien faire les choses d’entrée, comme pour celles existantes, surtout les PME qui n’ont pas forcément toutes les ressources en interne sur tous les sujets, Enosys peut apporter une précieuse valeur ajoutée.
Du bien faire au bien-être
Relations au travail et climat social (réunions, communication interne, événements conviviaux), Contenu (clarté dans le poste et autonomie), Santé (risques psychosociaux, DUERP), Compétences et parcours (gestion des compétences et des formations), Engagement (transparence, implication dans la stratégie et le projet), Egalité professionnelle pour tous.tes (conséquence de tout le reste), les six pétales de la fleur QVCT méritent d’être arrosés de connaissances, afin de mieux gérer l’ici le maintenant tout en mesurant les perspectives d’avenir. Il en va globalement du respect des valeurs, du partage du projet, de l’efficience de l’activité, individuellement et collectivement, de la pérennité de l’entreprise.
En résumé, l’instauration par le bien faire d’un bien-être peut tendre vers le mieux avoir. A commencer par avoir envie d’aller travailler, qui est peut-être la première des conditions pour une vie professionnelle de qualité.
Bien-être ou ne pas être, telle est désormais la question…
QVT, santé, RSE, économie circulaire, culture…, autant de sujets potentiels, aux côtés de l’actualité d’Enosys, service UPV d’assistantes sociales et de psychologues du travail.