Gérard Cerruti est aujourd’hui à la tête d’une Union patronale qu’il a su faire évoluer avec son temps, une UPV plus forte que jamais, plus diversifiée, parfaitement impliquée dans le tissu varois. Ce qui a été insufflé depuis plusieurs années comme volonté de progrès porte aujourd’hui ses fruits. Comme l’entreprise le fait, comme la société le fait, l’UPV s’adapte, s’ouvre, évolue en permanence. C’est maintenant le réseau business d’entrepreneurs et d’acteurs économiques le plus dense, le plus actif, le plus engagé dans le progrès de l’économie libérale.
Interview d’un homme qui a fait preuve d’une vision fine, d’une grande ambition pour les entreprises et l’économie varoise…
Var Entreprises : L’UPV a réagi face aux mouvements des gilets jaunes. Quel est votre avis sur la situation ?
Gérard Cerruti : Nous avons réagi dans la presse et les réseaux sociaux, auprès des Pouvoirs Publics, auprès des Députés pour alerter d’une situation dont le maintien est préjudiciable à notre environnement économique, aux entreprises, à leurs salariés et à l’emploi. Cela fait subir une double peine aux entrepreneurs : celle d’abord d’une hausse des taxes et celle ensuite du blocage de leurs activités et quelles que soient les revendications, même légitimes, elles ne sauraient justifier la violence et les obstructions liberticides. Nous avons mis en place une cellule d’alerte afin que les entreprises nous fassent part de leurs problèmes issus de ce conflit pour les accompagner auprès des organismes fiscaux et sociaux : alerteentreprise@upv.org – 0811 360 011
Nous sommes bien sûr très partisans du dialogue, de la transition écologique mais nous militons depuis longtemps pour la réduction des taxes et des charges et la réduction des dépenses publiques comme corollaire nécessaire. Le gouvernement a réagi en repoussant de nouvelles taxes, en proposant de nouvelles mesures sur le pouvoir d’achat, il est de savoir arrêter le conflit et de se mettre à la table des négociations.
VE : Quelles actions de l’UPV pour accompagner et dynamiser les entreprises varoises ?
GC : Clairement, les entreprises de notre département attendent de nous que nous favorisions leur business, que nous les aidions de la manière la plus concrète possible ; le travail de réseau est aujourd’hui indispensable, l’économie actuelle est fondée sur cette notion d’alliances, de partenariats qui permettent d’avancer sur le chiffre d’affaires, et au-delà sur les évolutions nécessaires de l’entreprise.
L’UPV a organisé et systématisé ces opportunités de rencontres, de réflexion en commun : les Clubs Affaires, les Happy Hours Business bien sûr qui rassemblent chaque mois sur tous les bassins d’emploi, les dirigeants qui ont cette ouverture d’esprit, cette curiosité, et qui font des affaires ensemble et aussi les réunions d’information sur l’actualité (nouvelles lois…), les clubs thématiques (management, communication, RH…), le Salon Var-Up avec plus de 26 000 visiteurs par an. En tout, une centaine de réunions par an !
Autre outil majeur pour la politique commerciale de l’entreprise, le TOP 500 qui met à disposition 1 000 coordonnées d’entreprises varoises. Ces réseaux business complètent les autres outils concrets de l’UPV. Au quotidien, ses experts accompagnent les entreprises sur le juridique, l’économique, le social et le financement : cautionnement bancaire -Somupaca- prêts participatifs – micro-crédit…
Même démarche à l’international : la Place de marchés PDM, pour acheter et vendre dans le monde entier en étant accompagné ; la participation à un programme européen « food and wine market place » pour aider les entreprises de l’agro-alimentaire à exporter…
VE : Aujourd’hui les entrepreneurs déclarent avoir du mal à recruter. Que faites-vous pour que les entreprises trouvent des salariés adaptés à leur besoin ?
GC : Ces difficultés de recrutement sont amplifiées par le fait que, très souvent, ils sont faits dans l’urgence, parce qu’un nouveau marché se profile et qu’il faut adapter les ressources humaines. Il faut donc aider les entreprises dans cette phase d’anticipation et c’est ce que nous proposons – un service spécifique et un site web sont à disposition des entreprises varoises, www.provence-emploi.com, avec un accompagnement à la demande pour ceux qui le souhaitent. D’une façon globale nous travaillons pour une meilleure adéquation offre-demande grâce à la formation.
En la matière, l’effort de l’UPV est constant :
– les formations initiales (13 cursus de formation) dans les métiers du sport, du tourisme et de l’animation de l’Imsat à la Grande Tourrache (CFA).
– E2C, l’Ecole de la 2e chance. : 400 jeunes formés, 500 entreprises varoises partenaires et un accent mis sur les métiers en tension : numérique (École des plombiers du numérique – métiers de la fibre optique), vini-viticole, transports, BTP – le tout en favorisant l’alternance.
– L’UPV est également présente sur la formation professionnelle avec UPV-Formation-Développement qui dispense un grand nombre de formations sur les thématiques « santé, sécurité au
travail » et forme plus de 3 000 salariés par an dans ce cadre-là.
VE : On le sait, 60 % des métiers de demain n’ont pas encore été inventés. Et la transition numérique est un enjeu majeur de l’avenir des PME TPE ? Comment y préparer les entreprises ?
GC : L’UPV a mis en place une commission numérique et a élaboré une stratégie autour du thème « Le numérique pour tous » et c’est bien sur ce champ que nous devons nous positionner : aider toutes les TPE et PME à intégrer leur activité dans une démarche numérique.
Nous le faisons avec le partenariat avec le Syntec numérique – premier syndicat professionnel national de l’écosystème numérique – pour permettre aux entreprises de bénéficier d’un éventail
de services le plus complet possible : informer sur l’actualité numérique et échanger sur les thèmes de la révolution digitale, l’industrie du futur, les opportunités de la transformation numérique
et l’année prochaine le forum régional du numérique qui aura lieu dans le Var et bien sûr, je le répète, la nouvelle école des plombiers du numérique avec l’E2C.
Mais je citerai aussi le lien que nous avons avec l’Université au travers du dispositif RUE (Relations Université Entreprises) qui permet aux entreprises de découvrir les filières doctorantes et de bénéficier du crédit d’impôt recherche.
VE : Aujourd’hui, les grands problèmes de la société tout comme la vie privée s’invitent dans l’entreprise ; comment percevez-vous ces orientations ? Quelle est votre implication sociétale ?
GC : Nous avons très tôt travaillé sur la RSE et de le développement durable et nous avons largement contribué à sensibiliser les entreprises varoises à ce sujet. Nous y travaillons en partenariat avec la CCI. Notre implication de façon très concrète porte aussi sur des services d’accompagnement à la qualité de vie au travail, tel que notre service d’Assistantes Sociales (14), SOLUPSY, Service de Psychologues du Travail pour la prévention des risques psycho-sociaux et la carte ODYSSEE (CE interentreprises) le tout au service des salariés. De la même façon, nous nous sommes aussi inscrits dans une démarche de soutien à la culture et au mécénat avec le fonds de dotation ARTMONIA pour soutenir l’art contemporain, le spectacle vivant, le patrimoine et le sport et nous y associerons bientôt une branche « innovation sociale ». Enfin le prochain « Base’Art », manifestation biennale, portera en 2019 sur le « up cycling », l’art et le recyclage.
VE : L’UPV, c’est avant tout un syndicat d’entreprises, adhérent du MEDEF et de la CPME ; en tant qu’acteur de la vie économique et sociale, quelles actions pour soutenir, aider, défendre l’entreprise au sens large ?
GC : Notre objectif, et celui des mandataires patronaux c’est de développer l’esprit entrepreneurial, la reconnaissance du rôle de l’entreprise, organiser leur défense collective et individuelle.
C’est aussi alerter nos instances nationales sur nos difficultés territoriales et nos attentes. Pour cette mission patronale, nous nous appuyons sur un réseau de 800 chefs d’entreprise, mandataires de l’UPV qui représentent les entrepreneurs varois – ils font un travail de fond au sein d’une centaine d’institutions varoises : conseil de prud’hommes, tribunal de commerce, tribunal des affaires de sécurité sociale, Urssaf, CPAM, CAF, conseils de développement etc. Parmi ces mandataires bien sûr de nombreux membres du Bureau et du Conseil d’Administration qui, chaque jour, apportent leur pierre à l’édifice de l’intérêt général en faisant abstraction de toute ambition personnelle. La loi sur la représentativité a consacré cette mission au Medef et à la CPME, auxquels l’UPV adhère.
Au travers de ces mandataires, l’UPV prend, au quotidien, ses responsabilités en matière de dialogue social, en lien avec les branches professionnelles et les syndicats de salariés dans le cadre d’accords majoritaires, mais également au sein de la commission départementale du dialogue social, qui permet d’étudier et de valider les différents accords d’entreprise, et cela en lien avec la Direccte et avec tous les autres syndicats représentatifs.
VE : 2019, année majeure ? Majeure car de nouvelles réformes attendent les entreprises, majeure pour l’UPV puisque c’est une année électorale ?
GC : Des réformes, nous en attendons encore un certain nombre, la mise en application de la loi Pacte, celle de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Des réformes utiles et dont nous attendons beaucoup pour les entreprises et l’économie ! Il y a le moment phare que seront les élections européennes : face au Brexit, face à la guerre commerciale entre l’Union Européenne et les États-Unis, l’Europe accumule les défis pour ces prochains mois. Nous avons conscience du risque économique que cela représente. Or nous voulons proposer une vision sereine et positive de l’Europe. C’est une circulation des marchandises et des biens plus facile. Ce sont des acquis quotidiens. Attention donc de ne pas entamer, par des votes irresponsables, les acquis de cette Europe économique dont nous bénéficions ! Le Medef comme la CPME vont faire campagne dans ce sens.
Revenons dans le Var ; il y aura bien sûr des élections pour la présidence de l’UPV en 2019. A cette heure, je ne sais pas encore si je serai candidat ; ce que je souhaite vivement, c’est que la stabilité, la sérénité et l’unité de l’institution perdurent afin que tout le travail réalisé pour le service et la défense des entreprises soient pérennisés, la dynamique maintenue et l’adaptation aux réalités économiques de notre temps confortée. Le Bureau et le Conseil d’Administration auront à se prononcer sur les candidatures déclarées au mois de juin 2019.
VE : Votre conclusion, en quelques mots.
GC : Notre structure, une belle association qui porte une histoire et une réussite de plus de 80 ans, qui est une référence tant au plan régional que national dans notre réseau syndical, est plus que jamais placée sous le signe du développement en faveur des entreprises en collant à leurs attentes, aux nécessités d’une économie moderne où tout évolue : la législation, les marchés, l’environnement économique, les chefs d’entreprise eux-mêmes – les salariés bien sûr. Nous sommes là comme des « supporteurs » des entrepreneurs, les aidant à saisir chances et opportunités.
Cette vision de l’avenir demande l’implication forte et fidèle du bureau et des administrateurs chefs d’entreprise qui consacrent du temps, de la réflexion, de l’énergie à l’UPV et une grande technicité, l’expertise des salariés de l’UPV pour le travail au quotidien qu’ils effectuent en faveur des entreprises, dans le cadre d’un parfait équilibre des représentations MEDEF/CPME.
Merci à eux tous !
Quelques unes des évolutions
Au cours de ces dernières années, l’Upv a beaucoup grandi, de très nombreuses actions et services ont été initiées ou largement optimisées : la formation initiale et la formation professionnelle, le service loisirs pour les salariés, le service des assistantes sociales, la qualité de vie au travail et les RPS, l’international, la RSE et l’environnement, l’emploi, le travail sur les ressources humaines…
Carte d’identité
UNION PATRONALE DU VAR