Biogaz à tous les étages ! Tel est le projet que la Communauté d’Agglomération Var Estérel Méditerranée (CAVEM), engagée dans un processus vertueux de production d’énergie verte, va concrétiser début 2019 en produisant du biométhane grâce aux boues de la station d’épuration du Reyran. Un gaz dont une partie sera vendue à GRDF et injectée dans le réseau. L’autre partie servira à couvrir 50% de la consommation de la station.
Le 21 novembre 2017 à Paris à l’occasion du salon des maires et des collectivités locales, Roland Bertora, Président de la CAVEM et Jean-Luc Cizel, Directeur clients et territoires Méditerranée de GRDF, en présence de Maurice Chabert, conseiller communautaire de la CAVEM, délégué à l’énergie et à l’environnement, ont ainsi signé un contrat d’injection de biométhane dans le réseau de distribution de gaz naturel.
10 000 tonnes de boues
Ce biométhane sera donc produit à la station d’épuration du Reyran qui traite chaque année 10 millions de m³ d’eaux usées, ce qui génère 10 000 tonnes de boues jusque là acheminées en centre de compostage. Le traitement sur place d’une partie de ces boues permettra de réaliser des économies sur le transport et réduire le bilan carbone de la station tout en produisant une source d’énergie valorisable : le biogaz. Ce dispositif permettra de réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre de la station. Il devrait permettre aussi d’économiser 3 000 tonnes de transport par an, soit 100 camions de moins.
La production de biogaz à la STEP du Reyran représentera 7% de la consommation annuelle de gaz de l’agglomération, avec plus de 12 millions de Kwh, ce qui équivaut à la consommation de 2000 foyers !
Inédit en région PACA, le projet est co-financé avec l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). La réalisation de ce dispositif va coûter 8 millions d’euros dont 4 millions sont subventionnés par l’ADEME.
Dans la foulée de ce projet un autre se profile comme nous l’a confirmé Maurice Chabert : « Nous envisageons avec GRDF la création d’une station publique de carburant biogaz à Puget-sur-Argens ». Incontestablement le vert est mis à la CAVEM.
Un « digesteur » de 4 000 m³ pour transformer les boues en gaz
La transformation en énergie est réalisée en anaérobiose grâce à l’action bactérienne dans un immense silo, un « digesteur » de 4 000 m³ . Les boues sont transformées en un biogaz composé à 65 % de méthane et à 35 % de CO2.
Une unité permettra ensuite de traiter ce biogaz pour obtenir du biométhane qui sera ensuite réinjecté directement dans le réseau de gaz de GRDF.
Durant ce processus, des pompes à chaleur seront utilisées pour ne pas brûler d’énergies fossiles et pour valoriser la totalité du gaz.
P. R.