Tout nouveau président de la chambre de commerce et d’industrie du Var, Basil Gertis succède à Jacques Bianchi. Il a été présenté sur la liste de l’Upv et élu par ses pairs, les 50 nouveaux membres de l’assemblée générale de la CCI (liste en cliquant ici) pour un mandat de 5 ans. Dirigeant de l’entreprise Yack à Saint-Cyr-sur-Mer, il développe cette activité spécialisée dans le génie climatique : chauffage, climatisation et eau chaude sanitaire. Il a créé l’entreprise en 2000 et emploie 60 salariés. Basil a siégé, avant de devenir président, comme membre élu à la CCI, dans un premier temps au sein de la commission des finances puis comme conseiller territorial de l’ouest Var (autant dire représentant des entreprises du territoire et en charge de l’animer).
Var Entreprises : Dans votre programme, vous mettez, à juste titre, l’entreprise au centre de vos préoccupations, de vos projets ?
Basil Gertis : Notre impératif moral et politique nous impose d’aller vers nos entreprises, de les soutenir au quotidien et dans leur croissance. Les entreprises, l’économie doivent être notre priorité absolue ; nous devons être proches d’elles, en contact direct avec elles, créer de nouvelles antennes là où ce sera nécessaire comme dans l’ouest Var, leur apporter une vision d’avenir de l’économie départementale. Et comme nous devons le faire avec moins d’argent, il faudra être malins, créatifs, inventer de nouveaux produits utiles aux entrepreneurs, leur proposer des services leur permettant de s’adapter à ce marché mouvant que nous constatons : travail sur les données, sur la mise en relation, sur la formation, organiser des salons, créer un club house comme à Marseille, s’associer à d’autres CCI pour gérer de nouveaux ports et autres infrastructures ; générer de nouveaux revenus locatifs récurrents sera notre leitmotiv. Sur la zone d’entreprises de Signes par exemple, il est préférable de louer des bâtiments aux entrepreneurs plutôt que leur vendre les terrains encore non occupés ; et je vais relancer le projet maintes fois évoqué de la liaison entre l’autoroute et la zone d’entreprises de Signes. Tout comme la remise en état du site de la Grande Tourrache sur la ZI de Toulon-Est pour proposer aux start-up et autres PME/TPE un accueil et un accompagnement de qualité… Une sorte de maxi co-working régional et inter-professionnel ! Allez, rêvons un peu, nous devons tendre vers la Californie de l’Europe, avec laquelle le Var a de nombreuses similitudes !
VE : Vers une gouvernance exemplaire ? BG : Ou plus exactement une gouvernance participative et à plusieurs niveaux : d’une part nous avons réalisé la parité hommes-femmes au niveau du bureau, des conseillers territoriaux et des commissions. Ensuite tous les territoires sont d’ores et déjà représentés et impliqués et cela depuis la première assemblée générale de la mandature en janvier ; rappelons le, plus de 60% des entreprises varoises sont installées hors de Toulon. Les membres associés (liste en cliquant ici) viennent compléter le panel des élus ; ils ont été choisis avec beaucoup de soin, dirigeants d’entreprise représentant l’ensemble des savoir faire départementaux et de la capacité d’innovation. Et tous seront associés aux débats de fond que je souhaite organiser. Dans cette même logique, tous les élus seront porteurs d’une mission – et une seule. Afin qu’ils la remplissent au mieux, il n’y a pas de double casquette : un élu, une responsabilité ! En bref, nous allons vers un projet participatif pour inventer cette nouvelle CCI.
VE : Face à ces défis de taille, expliquez nous la situation de la CCI ? BG : la CCIV est aujourd’hui confrontée à plusieurs difficultés. D’un côté, elle a perdu certaines prérogatives historiques comme la gestion de l’aéroport de Hyères et de certains ports ; en parallèle, les ressources fiscales versées par l’Etat ont subi une forte baisse de 60% en 12 ans. Nous devons réduire la dépendance de la CCIV au financement de l’Etat, (comme l’a fait notre homologue en Bretagne) tout en remplissant notre mission de service public, lourde, vous l’imaginez bien, en cette période de crise sanitaire et de reprise économique. Inspirons-nous des CCI européennes pour un modèle de financement plus autonome ou de manière plus générale celles du monde anglo-saxon (mais ces dernières ont des financements et des fonctionnements privés). Cette évolution, complexe à mettre en œuvre, ce n’est pas un vœu pieux, ce n’est pas une option, c’est un impératif de survie ! Nous sommes face à une transition difficile, car nous devons en même temps réduire les dépenses et investir ! Un vrai défi, une équation compliquée que nous réussirons dans le cadre de ce travail collectif pour un plan stratégique « POWER 2026 », en cours de finalisation, avec comme étapes : la définition de nos objectifs à CT et MT avec un calendrier précis, l’état des lieux et l’évaluation de nos moyens (équilibre financier dès 2022), la construction de l’offre, une organisation pour atteindre nos objectifs.
VE : merci Basil Gertis, et bon courage !
La liste « Agir Ensemble 83 » portée par l’UPV Avec pour programme la relance, l’entreprise et l’emploi, cette liste « Agir Ensemble 83 » est la légitimité entrepreneuriale mise en place par l’UPV pour la CCIV car elle fédère 22 syndicats autour du Medef et de la CPME. (programme en cliquant ici)