Clara Semenzato fait partie des psychologues du travail du service Enosys de l’Union Patronale du Var. A 24 ans, elle confirme qu’aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années, l’éthique en bandoulière et l’écoute érigée en vertu.
« Parler est un besoin, écouter est un art ». Clara Semenzato perpétue à sa façon le précepte de Johann Wolfang von Goethe, sommité de la littérature allemande, contemporain et ami d’Arthur Schopenhauer qui a beaucoup théorisé la notion de bonheur. Là aussi, on est au cœur du sujet. « Une psychologue du travail est la personne qui, à l’interface de tous les outils dans le milieu professionnel, à l’interne comme à l’externe, a la méthode et le recul nécessaire pour mettre tous les acteurs autour de la table, dans une optique de qualité de vie et de conditions de travail (QVCT), ou pour le moins de bien-être ». En fait, la psychologue du travail est elle-même l’outil pour ce faire, une ressource mobilisée pour les gens, précisant qu’elle est avant tout psychologue par son tronc commun de formation, avec pour spécialité le travail et pour moteur l’humain. Une précision de première importance s’agissant des éléments fondateurs de l’engagement dans une profession dont la base est l’écoute, mais aussi, voire surtout, « les lieux d’écoute », précise-t-elle. « L’écoute au détour d’une porte n’est pas du tout la même que si l’on s'installe dans un endroit calme, un temps donné, en disant « je vais t’écouter », et en le faisant avec une méthodologie, une formalisation permettant d’entendre ».
On ne passe pas un Master Psychologie mention « Psychologie, ingénierie de la formation, orientation et insertion » pour ne pas mettre son savoir en application. Cela imprègne, crédibilise, pose une psychologue, comme être de garenne pose un lapin (ref : Alphonse Allais).
Goût des autres
Pour sa part, elle a grandi et fait ses études dans la région de Clermont Auvergne, en partie confinée et en télétravail lors de la crise Covid, ce qui lui a donné un terrain de jeu et d’observation certes utile, mais dont elle se serait bien passée dans sa jeune vie d’étudiante. Une maîtrise du travail à distance très vite mise en application dans ses premières expériences auprès de l’Union Patronale du Var, à la faveur de son stage de fin d’études, en lien direct avec la responsable du service Enosys, Isabelle Innocenti. Laquelle a très vite décelé les grandes capacités de Clara, ses valeurs, sa plus-value dans l’analyse des dossiers, sa rare maîtrise de la data (anticipée par une spé maths dans sa filière Bac L, « pour ne pas être freinée en statistiques »), la compréhension des choses et de l’autre, vertu essentielle chez la psychologue.
Partageant son temps avec le Greta de Clermont-Ferrand, en charge des bilans de compétences et des VAE (validation des acquis de l’expérience), elle opte en septembre 2022 pour l’UPV, à distance toujours, en télétravail à 100%. Au printemps 2023, commence alors un cheminement personnel et avec son conjoint, qui aboutit à une implantation dans le Var début 2024 consécutivement à l’élaboration concertée d’un projet partagé. Celui du groupe UPV, incluant ses formations (Ecole de la 2e Chance, Institut Méditerranéen du sport, de l'animation et du tourisme, UPV FD), l’intéresse au plus haut point et lui permet de se projeter dans un dessein collectif au sein duquel elle entend prendre toutes ses responsabilités. A 24 ans, l’avenir lui appartient. Dans sa pleine conscience qu’elle peut améliorer celui d’autrui, elle s’engage, loin de sa zone de confort, mais en phase avec ses fondamentaux. L’éthique régit sa vie, professionnelle comme personnelle.
Enjeu sociétal
« Un service de 20 personnes, psychologues du travail, assistantes sociales, conseillères économiques sociales familiales, intégré à une Union Patronale dont l’appétence pour le social est originelle, est non seulement unique, mais aussi totalement en phase avec mes aspirations dans le monde du travail. D’autant que la qualité du management est là, la ligne directrice fixée par la présidente est claire, ce qui constitue en outre un signal fort dans l’égalité femmes-hommes, l’envie d’avancer aussi, d’expérimenter, de comprendre, de rendre service(s), d’accompagner le monde qui bouge… ». La QVCT en est la parfaite illustration, à l’image du livre blanc de l’UPV sur le sujet, qui va bientôt paraître, pour lequel son implication savante a été majeure.
Alors que nous sommes entrés dans un nouvel âge du travail, accéléré par le Covid et l’après-crise, sa (déjà grande) valeur va s’étoffer au gré du nombre des années, auprès d’une équipe compétente, au plus près des besoins croissants, dans un contexte sans précédent de libéralisation de la parole. « Il est en effet beaucoup moins tabou désormais de dire que - et quand - ça ne va pas. Mais le rôle de la psychologue est de contextualiser. Une pathologie ou une problématique dépend aussi bien évidemment de la façon dont elle est vécue. Nous avons beaucoup de réponses à apporter dans les bouleversements actuels, en matière de recrutement, de fidélisation, de marque employeur, d’épanouissement dans le travail ».
L’enjeu est sociétal. Raison de plus pour faire appel à des professionnels, considérant qu’une personne qui sait écouter peut être celle qu’on écoute...