« L’art, c’est le reflet de l’âme humaine éblouie de la splendeur du beau », exprimait poétiquement Victor Hugo. Michel Drouart a mis toute son âme et plus encore dans l’imagination d’un objet de luxe unique, qui prend forme et date en particulier avec Xavier Cantillon, dirigeant de Baumier, fer de lance de ses partenaires. Grâce à ses forces plurielles, le Fortilorie va faire le grand saut industriel.
Ne dites pas à Michel Drouart que c’est un seau, il vous répondrait immédiatement : « non c’est un Fortilorie ». Ou alors un « so beautiful » pour lui donner l’aura internationale qui lui est promise. Au regard du temps passé à le penser, plus de 4 ans, et du nombre de pensées passées par son esprit, il a bien droit à cette coquetterie qui n’en est pas forcément une. Mais alors ? De quoi parle-t-on ? D’une œuvre d’art déclarée comme telle par son assureur, fruit du travail d’orfèvre de 13 métiers, sur des matières luxueuses, du Made in France, mieux encore, du fait dans le Var (avec un petit détour dans les Bouches-du-Rhône). Mais encore ? D’un objet qui peut vivre seul ou recevoir des bouteilles de champagne et/ou de vin. Un seau quoi ? Non, un Fortilorie. Explications…
Belles rencontres
Baignant de longue date dans le champagne, Michel Drouart converse un jour de 2019 avec sa cliente du Polo Club de Saint-Tropez sur les seaux à champagne. Tous deux conviennent que la plupart sont « moches » et jamais à la hauteur des plus belles bouteilles dégustées dans les plus beaux endroits par des personnes qui ont les moyens de leurs envies, en l’occurrence de leurs goûts de luxe. De quoi donner le déclic à ce passionné de design, qui décide de combler cette carence et de dessiner - à défaut d’un Mouton (Rothschild bien entendu) - un seau hors norme pour le Polo Club, qui deviendra un sceau pour tous, incarnant les valeurs du luxe à la française. Raffinement, élégance, rareté, authenticité ont présidé à ses inclinations muées en vertus fondatrices.
Découvrant l’homme et ses dessins en 3D, Olivier Rimini croit au projet et implique son groupe varois Fortil d’ingénierie et de conseil en technologie de pointe (plus de 1 600 ingénieurs et une croissance exponentielle). « Une équipe pluridisciplinaire s’est formée autour du projet pour répondre au cahier des charges très précis que j’avais établi », explique le concepteur. Pour le volet mécanique, Fortil sollicite Baumier et son dirigeant Xavier Cantillon, entreprise experte en soudage et chaudronnerie de haute précision depuis 125 ans (créée en 1898 !), implantée en ZI de Toulon-Est. « Des outils spécifiques ont été élaborés pour les formes et les mises en forme uniques de l’objet », confie ce dernier expliquant sans révéler de secrets de fabrication à quel point « il a fallu faire preuve d’ingéniosité et d’innovation afin de répondre aux exigences novatrices de Michel, dans les soudures, la chaudronnerie fine, les matériaux générant des effets directs et indirects, comme le poli miroir qui permet à l’objet de refléter la couleur extérieure à la faveur d’un effet dépouillé d’éventuels défauts de surface. Tout a nécessité de la haute couture ».
Haute couture
Des coutures il y en a beaucoup, discrètes, pour mieux laisser vivre l’incroyable mariage des éléments, plus nobles les uns que les autres. Tout d’abord le cuir naturel et imperméable de galuchat (« raie autorisée à la pêche ne figurant pas sur la liste des espèces en voie de disparition », précise Michel) en perles de silice poncées rappelant les bulles de champagne, dont il faut 6 peaux de 12 pouces pour la réalisation du gainage. Sa mise en place nécessite la grande technicité de Brice Roumagnole, meilleur ouvrier de France en gainerie, sellerie, maroquinerie. La Maison Roumagnole qu’il déploie avec son épouse Laura dans l’univers du luxe est basée à La Ciotat (le « crochet » qualitatif dans le 13 évoqué précédemment).
Carbone, nacre, feuille d’or, crin de cheval cousu main (entre autres matières de première classe) servent divinement l’enveloppe qui hypnotise, tandis que le regard ne quitte les 271 diamants (8,5 carats) rétroéclairés par des leds que pour se poser sur le fer à cheval qui orne la partie supérieure. 2 fois 7 pierres, des turquoises semi-précieuses taillées en diamant, incarnent les clous disposés de chaque côté de l’ovale, multipliant les symboles porte-bonheur, entre le fer en question et le dire de nombreuses religions autour du chiffre 7, sans oublier l’allusion reconnaissante au Polo Club qui lui porte chance. En outre, le scintillement des diamants (de 2 millimètres de diamètre, espacés de 2 dixièmes de millimètre, ciselés en pointe de sorte que les leds d’1 millimètre reliées par 7 (…) fils interagissent harmonieusement) est étudié pour rappeler les couleurs de l’arc-en-ciel, à moins que cela ne soit celles du feu d’artifice, simulant la montée puis l’éclatement des bulles de champagne à la surface… ! Si ce n’est pas savamment pensé ça ? Flûte alors !
La meilleure façon de « marché »
Quid du grand saut commercial ? C’est l’objet, justement, de l’association entre le concepteur designeur Michel Drouart et l’industriel Baumier, « Xavier Cantillon étant le pilote dans l’avion de toute la maîtrise d’œuvre ». L’intention est de poursuivre cette formidable aventure humaine en s’ouvrant des débouchés sur 4 grands marchés : l’hôtellerie de prestige, le superyachting, considérant que la Méditerranée est l’un des deux zones phares de navigation mondiale, l’aviation d’affaires (très centrée USA), les personnes fortunées. Comme la forme du logo et fil rouge de l’histoire, il n’y a plus qu’à ferrer, considérant que le prototype est customisable, mais le nom non discutable, « c’est un Fortilorie ». En outre, « il ne s’achète pas, il se commande », revendique Michel Drouart. « L’émotion ne s’ajoute, ni ne s’initie : elle est le germe et l’œuvre est l’éclosion » (Georges Braque). Champagne !