Le service social Enosys de l’Union Patronale du Var déploie pour la 3e année consécutive un café des aidants auprès de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur. Une première en France qui fait des émules.
A jamais les premiers… C’est une fierté pour les assistantes sociales du service Enosys de l’UPV, en l’occurrence Anissa Payan initialement, rejoint dans le projet par Chloé Briatore, d’avoir développé et désormais de perpétuer le café des aidants de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur (CECAZ). Une réponse aux besoins identifiés, à la demande de la mutuelle et caisse de prévoyance nationale du groupe bancaire BPCE.
De quoi s’agit-il ? Tous les deux mois, de façon anonyme et confidentielle vis-à-vis de la direction, en visioconférence, durant le temps méridien, des employés de la Caisse d’Epargne en situation d’aidance échangent avec les assistantes sociales et entre eux, sachant que ces moments sont potentiellement augmentés d’accompagnements individuels. Chloé Briatore couvre le secteur azuréen sur Nice et Anissa Payan le Var depuis Toulon. Pour ce faire, deux référents aidants de la CECAZ sont de précieux interlocuteurs, à savoir Sonia Golodian et Vincent Gérard, qui occupent plusieurs fonctions majeures au sein de l’unité prévention des risques professionnels et handicap.
Engagement partagé
« L’objectif de la CECAZ est d’apporter des solutions simples et opérationnelles à ses salariés aidants », expliquent-il, « afin de réduire la charge mentale liée à la complexité et à la multiplicité des interlocuteurs et des démarches administratives. Il s’agit de préserver le maintien dans l’emploi en permettant au salarié de disposer du temps et de l’organisation facilitant l’articulation entre les contraintes personnelles et l’activité professionnelle. Notre démarche s’appuie tout d’abord sur un engagement au plus haut niveau de nos dirigeants, ce qui est essentiel pour permettre au salarié aidant de partager sa situation en toute confiance et amener les managers à prendre en compte le sujet au quotidien ».
Une large approche, incluant l’information et la sensibilisation de tous, direction, managers collaborateurs, la présence permanente d’interlocuteurs dédiés, en l’occurrence les deux référents CECAZ, des échanges et un soutien psychologique dans lesquels s’insère le volet café des aidants, un accompagnement personnalisé jusque dans l’identification des personnes ressources et des dispositifs adaptés aux problématiques évoquées, du temps débloqué pour la vie personnelle, de l’organisation de (télé)travail, des aides financières diverses…
QCVT en fil rouge
En fait, la question de la QVCT, la qualité de vie et des conditions de travail, s’inscrit en fil rouge de l’approche aidant, considérant que les interventions d’une psychologue clinicienne et des assistantes sociales de l’UPV contribuent largement à nouer le dialogue. Le « tiers de confiance » est en effet facilitateur pour sortir du mutisme. Les propos récurrents entendus dans l’exercice quotidien de leur activité par Anissa Payan et Chloé Briatore tournent autour de « la peur que le regard change sur la qualité du travail, sur l’évolution de carrière, la crainte de la pitié des autres, l’envie de faire comme si la situation traversée, parfois douloureuse, est normale… ». Or, l’aidance impacte la personne, générant fatigue, conflits personnels ou avec son entourage, charge émotionnelle exacerbée, travail supplémentaire, baisse de performances, inévitablement, stagnation des compétences, souvent… Une chose est certaine, cela n’arrive pas - plus - qu’aux autres. La génération des aidants familiaux, dont le développement exponentiel dépasse les 15 millions de personnes, contre 1,5 million il y a 10 ans, participe largement au changement d’ère s’agissant de l’accompagnement du salarié dans son équilibre professionnel/personnel. Au regard de l’allongement de la durée de vie, entre autres facteurs déterminants, tout le monde est ou sera concerné par l’aidance, active ou passive.
Pour sortir du « tabou », toutes les bonnes volontés sont utiles, et l’apport neutre d’Enosys « passe plus facilement », soulignent Sonia Golodian et Vincent Gérard. Cela renforce le message interne et montre par l’exemple « aux salariés qu’ils ne sont pas seuls ». Le fait d’avoir deux référents CECAZ « à ce niveau de sensibilité est pour nous un gage fort d’implication, de vigilance et de montée en puissance de cette prise en considération », apprécient pour leur part Anissa Payan et Chloé Briatore. Nous nous en réjouissons, car il y a tant à faire ».
Café des aidants de la CECAZ : what else ? Un essaimage est en cours dans d’autres caisses régionales…
Sous la direction d’Isabelle Innocenti, le service Enosys d’assistantes sociales et de psychologues du travail de l’Union Patronale du Var déploie un large spectre de missions autour du bien-être et de l’équilibre vie professionnelle vie personnelle, parmi lesquelles des « cafés des aidants ». L’UPV vient en outre de publier un livre blanc sur la qualité de vie et des conditions de travail en France