Mieux s’alimenter, en se faisant plaisir, en consommant des aliments français qui ont du goût et affichant un bilan carbone réduit, telle est l’offre conçue par Eymeric de Kerhor à travers sa market-place « Du Bon chez vous » développée à Toulon.
« Il est toujours bon d’être bon » philosophait Victor Hugo. « J’ai les goûts les plus simples du monde, je me contente du meilleur », aurait pu lui répondre Oscar Wilde. Le concept « Du Bon chez vous » imaginé par Eymeric de Kerhor fait quelque part écho à ces sagesses historiques tout en étant parfaitement connecté à la réalité d’aujourd’hui. Une connexion à double titre, via le Net puisqu’il s’agit de ventes en ligne, mais aussi avec la demande croissante de la population de mieux se nourrir, en qualité, en origine et traçabilité, en authenticité. Un goût des autres qu’il a fait sien avec le sérieux dans le montage de son affaire du cadre dirigeant dans le monde bancaire qu’il a été durant 32 ans.
Ayant en tête et l’envie depuis longtemps de valoriser les produits des terroirs de France, notamment à la faveur de ses rencontres professionnelles dans le monde coopératif agricole, il franchit le pas consécutivement à la crise sanitaire, conscient de l’ouverture d’un créneau relativement inexploré. « La crise a été un élément déclencheur de nouveaux besoins car le confinement a obligé les gens à rester chez eux et à passer commande par internet. Le marché a explosé, mettant en place une nouvelle chaîne logistique, notamment sur le frais avec Chronofresh, spécialiste du transport frigorifique express, filiale de Chronopost, seul opérateur à livrer un colis de 0 à 4°, à température régulée, n’importe où en France… ».
Communauté de producteurs…
Au regard de la demande et des conditions permettant d’y répondre, Eymeric de Kerhor a travaillé l’offre et la façon de faire, en l’occurrence en B to C, direct producteur/consommateur, sans intermédiaire, ni grossiste, ni négociant, les produits étant livrés à domicile sous 24 à 48 heures, dans le respect de la chaîne du froid. Des produits sélectionnés sur place par ses soins, « en allant à la rencontre de producteurs, en goûtant, en échangeant, en partageant la même idée du terroir, de la traçabilité, du traitement sain sans OGM, sans traitement chimique, sans nitrite ». Dans cette communauté de producteurs, chacun s’engage sur ces valeurs relayées par le site « Du Bon chez vous », en quête d’une communauté de clients qui partage l’état d’esprit, en même temps que des mets de qualité.
La société a été créée à Toulon en février 2021 et le site un an après sous forme de market-place, le temps d’investiguer, de convaincre les producteurs qui préparent et expédient les produits selon le process « maison » en passant par Chronofresh qui livre. Lui-même n’a pas de stock. Son modèle économique repose sur ses commissions négociées avec les producteurs et intégrées dans les prix qui demeurent très compétitifs compte tenu du niveau de la gamme, sachant que les frais de transport sont offerts dès 90 euros d’achat (pris en charge par « Du Bon chez vous »). Dans un souci de préservation écologique, le dispositif éco-livraison a été imaginé, consistant à regrouper dans un lieu unique les livraisons de clients d’une même ville, s’ils le désirent. En contrepartie, les frais de port sont offerts dès 45 euros de commande individuelle. « Il s’agit d’être attentif à la qualité des produits, à la valorisation des terroirs, à la juste rémunération des producteurs, tout en étant vertueux vis-à-vis de la planète », plaide-t-il.
… de produits et de clients
Viandes, volailles, charcuterie, poissons et crustacés, plats cuisinés, desserts, huiles et condiments, art de la table, quelques vins (le segment bouteilles est limitée par le poids générant un coût élevé, sauf pour de grosses quantités), plus de 800 références sont d’ores et déjà disponibles et de nouvelles sont agrégées en permanence. « Notre ambition est de devenir le premier site de vente de produits alimentaires de qualité, sains, en circuit court et éco-responsable », revendique Eymeric de Kerhor, qui monte en puissance et espère équilibrer son concept dans les deux ans.
Il travaille pour cela ses marges de progrès, notamment le référencement internet, la détection de produits recherchés comme la truffe fraîche du haut Var qui se rajoutent à l’offre et l’enrichissent. Il analyse également les habitudes de consommation et la fidélisation des clients, en l’occurrence plus de 30% commandent à nouveau tout en recommandant le concept. Il est en cours d’embauche d’un contrat d’apprentissage. Il s’appuie en outre sur les services de l’UPV « bien utiles pour des petites structures comme la mienne, en particulier en matière de veille juridique ». D’après son étude de marché, la part du e-commerce alimentaire était en 2022 de 3,25 milliards d’euros en France, dont 20% en livraison à domicile, soit 650 millions d’euros. De quoi faire aussi du bon… business