Dans un contexte économique dégradé par la crise sanitaire, l’Imsat brave l’adversité par la volonté accrue de proposer aux jeunes des formations et des alternatives pérennes. Les équipes sont mobilisées et les entreprises jouent le jeu. Lequel en vaut la chandelle !
Lors de la dernière assemblée générale de l’UPV, le 17 septembre, le président national du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avait appelé les dirigeants à faire en sorte que les jeunes d’aujourd’hui ne soient pas une génération sacrifiée sur l’autel de la coronacrise. Des propos approuvés par Gérard Cerruti et Véronique Maurel, président et présidente adjointe de l’Union Patronale du Var, qui se traduisent concrètement à travers les formations « maison ».
Ainsi, l’Imsat, Institut Méditerranéen du sport, de l’animation et du tourisme, entité majeure du CFA régional hors les murs Futurosud, monte en puissance et en initiatives depuis la rentrée. Comme dans la légende du colibri, ce petit oiseau qui fait sa part de travail en lâchant ses gouttes d’eau sur l’incendie, l’Imsat prend toute la sienne dans le cadre du plan de relance du gouvernement, s’agissant de l’apprentissage. Même quand on ne chasse pas les primes, les aides exceptionnelles pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans en contrat d’alternance, à savoir 5 000 euros pour les mineurs et 8 000 pour les majeurs, sont de nature à stimuler le secteur. A condition bien entendu d’en avoir le besoin.
L’écoute et la réponse à celui-ci au plus près du terrain sont justement érigées en credo par le directeur Alain Ortali et ses équipes.
Dans le contexte actuel défavorable, Arnaud Blache, chargé des relations extérieures et avec les entreprises, apprécie d’autant plus que les partenariats avec ces dernières (une cinquantaine) « soient encore plus forts… ».
Non seulement les jeunes ne restent pas sur la touche, mais de nouvelles offres émergent, dispensées au siège de la Grande Tourrache (ZI de Toulon-Est), dans ses différentes entités du Var et des Alpes-Maritimes ou sur sites dédiés.
Des enseignements en pôles
Depuis la rentrée de septembre, un pôle voile accueille avec le Yacht Club de Toulon, au Mourillon, une dizaine de jeunes en formation diplômante sur un an de moniteur de voile, d’un niveau élevé, nécessitant des pré-requis. Cette réponse favorable à une sollicitation du club toulonnais fait écho au JO de Paris 2024, dont les épreuves de voile se dérouleront en Paca (Marseille essentiellement).
Le pôle équestre, développé au Cannet-des-Maures, au Château des Bertrands, à la faveur d’un BPJEPS option approfondissement technique, pour devenir moniteur d’équitation, compte 16 stagiaires en alternance sur 13 mois, avec de belles garanties d’embauches. « C’est un secteur qui ne connaît pas la crise, très prisé sur le pourtour du Golf de Saint-Tropez », précise Charles Fouquet, qui coordonne les dispositifs de formation à l’Imsat.
Même débouchés assurés pour les 31 stagiaires depuis septembre du pôle tennis, formés pour devenir professeurs, à raison de 9 jeunes à Toulon, 14 à Nice et 8 au centre Mouratogloude Biot (06).
Les métiers concernant les activités de la forme ont le même succès que d’habitude, soit 33 stagiaires cette année, « ce qui est appréciable alors que les salles de sport sont fermées », constate avec satisfaction Arnaud Blache.
Le pôle sport pour tous, le plus important en volume, formant des animateurs et éducateurs sportifs polyvalents, en lien avec le tourisme et les clubs, compte actuellement 62 stagiaires. Un niveau stable également, voire légèrement supérieur, en raison d’une montée en puissance du volet associatif sportif qui bénéficie plus particulièrement des aides du plan de relance. 33 personnes sur les 62 sont dans ce segment, 11 dans le Plan régional de formation, 18 sur le tourisme, dont la moitié en tourisme social et familial au sein de structures de montagne à l’année, et l’autre moitié au Club Med en contrats de professionnalisation. « Lesquels viennent de partout en France, y compris du Var pour 4 d’entre eux cette année et cela nous réjouit, pour partir ensuite partout en Europe », souligne encore Arnaud Blache, inquiet néanmoins de l’impact de la crise sur l’activité et les établissements touristiques.
D’autres formations touristiques arrivent à partir janvier/février et pour un an, à visée saisonnière entre avril et septembre, notamment pour le marché de l’hôtellerie de plein air. 25 stagiaires sont envisagés.
Le pôle socio-culturel est également très actif depuis septembre sur la formation d’animateurs, un besoin croissant, notamment dans les centres sociaux. 36 jeunes suivent depuis septembre les enseignements avec deux partenaires employeurs qui recrutent en masse : l’Odel Var et les Centres sociaux de Toulon. Ce sont des contrats d’apprentissage d’un an (BPJEPS loisirs tout public).
Autre première pour l’Institut, un pôle cordistes et travaux en hauteur qui reçoit 21 stagiaires en CQP 1 et 2, permettant de travailler dans les secteurs du BTP, de l’industrie, du spectacle aussi. Une formation très recherchée dans un domaine, les travaux en hauteur, qui fait l’objet d’une grande préoccupation sécuritaire dans l’entreprise.
Une formation élagage par petits modules est aussi d’actualité.
Enfin, le pôle secourisme accueille 68 jeunes pour des cours premiers secours dispensés depuis juillet sur une journée.
Intelligence de situation
Au total, l’Imsat dispense depuis septembre des formations longues et courtes pour respectivement 209 et 68 personnes, tandis que 140 jeunes ont été accompagnés depuis un an dans le cadre de la prépa SAT (sport, animation, tourisme), lancée par l’Imsat et l’UPV. Une démarche ciblée vers des publics demandeurs d’emploi, mais aussi fragilisés et parmi les plus éloignés de l’emploi, proposant un accompagnement personnalisé. A travers un Sas de préparation, chacun peut bénéficier d’une remise à niveau de façon générale, d’aides administratives, de préparation physique et mentale, de familiarisation avec les milieux professionnels, jusqu’à la signature du contrat d’apprentissage avec l’employeur. 71 jeunes de la première année d’expérimentation ont déjà eu des sorties positives en formation ou emploi, 4 ont quitté le dispositif, 65 sont toujours en accompagnement.
D’autres innovations et réponses aux besoins sont dans les « tiroirs » de l’Imsat pour 2021, partant aussi du principe que les emplois de la reprise se préparent dès maintenant.
Cela étant, les incidences pédagogiques de la crise ne sont pas neutres et l’Institut s’est adapté par des formations en distanciel, dans la mesure de la compatibilité à l’enseignement, équipant tous les apprentis concernés. Soit un quart des effectifs, les trois quarts nécessitant du présentiel.
Enfin, l’Institut soigne sa visibilité pour être mieux identifié par l’ensemble de ces publics. « Nous avons remodelé le site internet, avec facilité d’accès aux dossiers, statistiques, inscriptions et sourcing suivis », explique Antonin Deneire, chargé de communication. « Nous avons inversé la tendance en ce sens que nous rappelons aussi les jeunes qui ont commencé à remplir un dossier sans aller au bout. C’est important de créer un échange, pour convaincre parfois alors que le jeune est peut-être en train de renoncer par manque de confiance ». Un pôle vidéo a conjointement été déployé pour mieux capter les candidats sur les réseaux sociaux, réalisant aussi des tutoriels pour certaines formations. Sans oublier les réunions d’informations collectives, la présence sur les forums… Histoire d’ouvrir largement le champ des possibles et de donner un signal fort de soutien à la jeunesse !