L’Imsat, Institut Méditerranéen du sport, de l’animation et du tourisme, entité majeure du CFA régional hors les murs Futurosud, déploie plus que jamais ses approches préparatoires dans la perspective d’employabilité de ses stagiaires. « On transforme sa main en la mettant dans une autre », écrivait le poète Paul Eluard… En l’occurrence dans 400 autres depuis 2020, avec un taux de sorties positives de 85% (en formations professionnelles via l’apprentissage ou en emplois directs).
Alors que l’économie se déconfine et que l’activité reprend petit à petit dans nombre de secteurs considérablement freinés par la crise et ses conséquences, l’Imsat ne manque pas d’imagination ni de ressources pour répondre à la double problématique du besoin de personnes qualifiées côté employeurs et de l’employabilité des jeunes qui sont en demande. Faire « matcher » le mieux possible les deux permet aussi de ne pas laisser sur le carreau toute une génération qui n’a pas eu les mêmes pieds à l’étrier que la (les) précédente(s). Selon un axe très social, également impulsé par l’Union Patronale du Var en matière de formation à travers l’Ecole de la 2e Chance (E2C), il s’agit de travailler en profondeur sur l’insertion des candidats via leur accessibilité à une formation professionnelle dans le secteur du sport, de l’animation et du tourisme. Deux grands dispositifs déployés visent, selon Arnaud Blache, chargé des relations extérieures et avec les entreprises, à « permettre à des jeunes aujourd’hui insuffisamment préparés de réussir leur entrée en apprentissage dans des secteurs ou métiers à forts besoins de recrutement ; à contribuer à la réduction du taux de rupture des contrats d’apprentissage ; à sécuriser l’élaboration du projet et mieux préparer le parcours en apprentissage, pour en garantir la réussite ».
Prêt à former avec « Prépa SAT »
Issue d’un appel à projet gouvernemental dans le cadre du PIC (Plan d’investissement par les compétences), pour lequel le CFA Imsat a été sélectionné, la Prépa SAT est un Sas de préparation à l’apprentissage de jeunes de 16 à 29 ans révolus résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ou dans les zones de revitalisation rurale. Lesquels ne sont ni en emploi ni en formation et ne doivent pas dépasser le niveau 4 d’étude (Bac) non validé. Les personnes en situation de handicap sont également concernées. Il leur est proposé une remise à niveau dans la famille du sport, du tourisme, de l’animation sociale (pour le Club Med par exemple), mais aussi de façon générale (aides administratives, préparation physique et mentale, familiarisation avec les milieux professionnels). Ce dispositif individualisé, prenant en considération les freins périphériques (mobilité, contexte social et familial, problèmes financiers, de handicap…), et aidant à les lever, est modulable, avec des entrées et sorties permanentes tout au long de l’année.
Prêt à l’emploi avec les « Préparatoires »
Conjointement à la Prépa SAT, l’UPV a lancé à l’Imsat les « préparatoires » avec l’Afdas,
Opco (opérateur de compétences) du sport et du tourisme, ainsi que Pôle Emploi, les Missions locales, l’E2C et les entreprises partenaires. Lesquelles jouent le jeu dans un climat de confiance avec l’Institut, notamment pour les stages en immersion. « Quand cela se passe bien, les chances de recrutements augmentent », relève Charles Fouquet, qui coordonne les dispositifs de formation. Une innovation pédagogique tenant compte des caractéristiques des publics accueillis, afin de répondre aux besoins des professionnels du secteur. Pas de limite d’âge ni de diplôme pour les personnes concernées qui doivent être inscrites comme demandeurs d’emploi. Il est question également de les remettre à niveaux, physique, mental, en termes de pratique, et de les placer en configuration de « prêt à l’emploi » à la faveur d’une préparation de 400 heures en 3 mois touchant plusieurs thématiques, sur des sessions de 10/15 à 25 personnes. Là aussi, le service social de l’UPV est à l’écoute pour un accompagnement individualisé et une levée des freins périphériques. Parmi les contenus de formation proposés, l’approche déontologique est revendiquée, « traitant des comportements professionnels, des règles du métier et responsabilisant chacun dans son parcours, dans ses recherches, quand bien même nombre d’employeurs font partie du portefeuille « maison », explique son collègue formateur Nicolas Blessas. Les prérequis étant le passage des diplômes de secourisme, le certificat de qualification professionnelle, le Bafa, le Bnssa.
Prêt à se diversifier
Plusieurs « préparatoires » ont été lancées ces derniers mois au sein de l’Imsat.
A commencer par animateur et éducateur sportif polyvalent (secteur APT), pour l’hôtellerie de plein air, les associations sportives, les collectivités. 25 jeunes sont en session, 25 autres arrivent en septembre prochain.
Une prépa coach de fitness et de musculation (pour les salles de remise en forme, le tourisme, les structures spécialisées), dans le secteur activité de la forme, ouvre en juillet sur 3 mois pour 20 postes.
Une formation de maître-nageur sauveteur démarre en septembre pour une vingtaine de candidats également, à destination du tourisme, des collectivités, des centres aquatiques, des clubs affiliés à la Fédération nationale de natation, au Club Med, des postes de secours.
Prêt à servir des « ACE »
Le dispositif « ACE » vient de débuter s’agissant des métiers d’animateur de club de tennis ou de moniteur de tennis, porté avec le Comité départemental de tennis du Var, à l’initiative du projet. 11 jeunes composent cette session pionnière, avec la particularité du volet animateur pour 7 d’entre eux, « une nouveauté de nature à dynamiser les clubs, par une mise en ambiance, la recherche de partenaires, l’organisation de journées événements, de tournois, la fidélisation des adhérents. Avec un brevet professionnel à la clé ils apportent une valeur ajoutée dans un secteur demandeur », se réjouit Arnaud Blache. Le Var compte une centaine de clubs de tennis et fait office de précurseur avec ce nouveau service gagnant.
Prêt à porter l’éthique
Dans un monde qui confond parfois (souvent) éthique et étiquette, le savoir être est érigé en fil rouge des formations Imsat, comme à l’E2C d’ailleurs, pendant indissociable du savoir et du savoir-faire. L’exemplarité est ici prônée dans les comportements de la vie à l’Institut et globalement en collectivité, pour se respecter soi-même, les autres, le métier que l’on veut acquérir puis perpétuer. La prévention des risques est au programme, y compris contre les addictions (paris, jeux vidéo…), en particulier à partir de septembre via des modules liés à l’e-sport et au monde digital.
Repères
Institut Méditerranéen du sport, de l’animation et du tourisme (IMSAT)