L’épicerie solidaire de l’Ecole de la 2e Chance du Var, « L’Alim E2C », vient de voir le jour sur le campus de La Garde à la faveur d’une efficace implication collective au sein du groupe UPV et de la part de ses partenaires. L’enjeu pour les jeunes a nourri les belles intentions.
« La fraternité n’est qu’une idée humaine, la solidarité est une idée universelle ». L’âme de Victor Hugo tirée de ses Proses philosophiques se perpétue quelque part à l’Ecole de la 2e Chance du Var. La levée des freins périphériques est au cœur du programme pédagogique, y compris bien entendu le frein alimentaire. « Quand on a faim, on ne pense pas forcément à travailler, c’est même une entrave au parcours d’insertion », explique Tressy Carvalho, conseillère en économie sociale familiale dans le service Enosys de l’Union Patronale du Var, rappelant que manger fait évidemment partie du socle de besoins physiologiques dans la pyramide de Maslow. Une réflexion élémentaire, en même temps qu’alimentaire, qui a présidé à la démarche solidaire et collective afin de répondre à la problématique.
Travail d’équipe
Conformément à la feuille de route de la présidente Véronique Maurel, plaçant l’humain et la proximité en cœur de projet, les équipes du groupe UPV se sont attelées à la tâche afin de créer une épicerie solidaire sur le campus de La Garde de l’Ecole de la 2e Chance, partant d’une feuille blanche. Ainsi, Mathieu Carrelli et Samir Hadji, respectivement coordinateur et chargé des relations entreprises à l’E2C, Nathalie Chauvin, directrice juridique et administrative de l’UPV, Tressy Carvalho, qui gère le concept avec Delphine Dubois (E2C également), ont uni leurs savoirs pour parvenir à leur fin…
Une instruction complexe de dossier a été préalablement nécessaire, en lien précieux avec Martine Hergat, vice-présidente de la Banque Alimentaire du Var que préside Joël Gattullo, débouchant sur une habilitation pour une première durée de 3 ans de la part de la DRETS s’agissant des produits secs (Direction régionale de l’emploi, du travail et des solidarités). A savoir boîtes de conserve, pâtes, riz, gâteaux, lait, purée, chocolat et bien d’autres denrées en fonction des arrivages livrés par ladite Banque dans des conditions financières très raisonnables, sachant que les sacs de courses à la semaine sont bien entendu gratuits pour les jeunes. Le tout est stocké et délivré tous les jeudis depuis l’ouverture fin février dans un local dédié d’une vingtaine de m2, au profit de 30 bénéficiaires mensuels dans le premier temps de fonctionnement.
On n’est jamais mieux servi…
Le rayon frais est envisagé dans un deuxième temps, au regard de l’organisation beaucoup plus complexe à mettre en place, principalement autour de la gestion de la chaîne du froid, de même qu’à terme l’ambition est d’équiper tous les campus de l’école varoise. Pour l’heure, la chaleur humaine de la solidarité a pris date à la Grande Tourrache et pour nom « L’Alim E2C ». Quand bien même l’humilité est toujours de mise car il y a tant à faire, c’est une vraie fierté « maison » de pouvoir répondre ainsi aux besoins croissants identifiés par les formateurs, coordonnateurs, assistantes sociales, psychologues du travail, conseillères en économie sociale familiale.
De plus en plus de jeunes stagiaires de l’E2C demandent en effet la possibilité d’avoir accès à des plats préparés le midi, ne faisant qu’un repas par jour et souvent manquant des denrées les plus onéreuses, comme les protéines ou les fruits. « Plutôt que de les envoyer ailleurs, constatant conjointement leur manque de mobilité pour se rendre dans d’autres lieux solidaires, nous avons réfléchi ensemble sur la possibilité d’apporter nos propres solutions », explique Tressy Carvalho, revisitant ainsi avec succès l’adage « on n’est jamais mieux servi que par soi-même ». La crise Covid, l’inflation, l’augmentation des coûts en tout genre (alimentaires, énergétiques, logement…) conduisant à une perte de pouvoir d’achat, ont accentué les dégradations de conditions de vie. L’épicerie répond à une des problématiques pour celles et ceux dont les situations précaires ne permettent pas de remplir l’esprit alors que le ventre est vide.
Tout est tracé, contrôlé pour une gestion saine et durable de cette initiative essentielle, contribuant à alimenter la bonne santé de la jeunesse.
Une belle initiative
Vice-présidente de la Banque Alimentaire du Var, Martine Hergat apprécie la « belle initiative » de l’E2C. « Nous sommes toujours très intéressés par de tels projets visant à aider les personnes en difficulté. Cela fait partie de nos missions de les soutenir. L’Ecole de la 2e Chance avec laquelle nous sommes en relations depuis des années est une structure très appropriée pour ce faire. Je suis très impressionnée par cet engagement auprès des jeunes ».