« Nous sommes là pour aider les autres ». Résumée succinctement dans ces quelques mots, la feuille de route de la nouvelle présidente de l’UPV est claire, privilégiant l’humain et la compétence dans l’affirmation de la présence du syndicat patronal sur le terrain. Elle est la première femme présidente de l’UPV et la première personne issue de la Cpme a être élue à ce poste dans le Var.
Var Entreprises : Véronique Maurel, comment êtes-vous devenue présidente de l’UPV, par vocation, dans le cadre d’une suite logique de votre parcours ?
Véronique Maurel : « C’est en effet la suite logique d’un parcours, d’un engagement depuis des années, beaucoup de travail aussi, des valeurs revendiquées et défendues, y compris dans l’adversité, de l’implication sur le terrain, à la délégation de Fréjus puis à celle de Draguignan. J’ai souvent écouté Joël Martin, mon prédécesseur à la tête de la Cpme du Var, qui m’a beaucoup appris, puis Gérard Cerruti qui m’a fait confiance. J’ai fait mes classes, mes preuves aussi, au gré des mandats, jouant mon rôle sans compter le temps passé, comme à l’Agefos, entre autres. Je ne ménage jamais ma peine, avec une vraie exigence sur moi-même afin de montrer l’exemple. Je connais le monde de l’entreprise depuis mon enfance puisque mon père avait une société de maçonnerie, mais aussi pour avoir créé la mienne avec mon conjoint en 2008. Conjointement à mes fonctions de dirigeante d’une PME, la découverte du syndicalisme patronal a été une révélation.
La compréhension de l’ADN de l’UPV est montée en puissance conjointement à cet engagement, même si je ne me suis jamais projetée en présidente. A un moment donné, cela s’aligne au point de se retrouver sur le devant de la scène. C’est là qu’il faut assumer ou pas. J’ai choisi d’assumer ».
VE : Quel regard portez-vous sur l’UPV ?
VM : « L’UPV est une référence en France, la plus grosse organisation patronale et un exemple d’union entre le Medef et la Cpme. Cet équilibre pérenne doit être impérativement maintenu. Le grand mérite en revient à Gérard Cerruti, aux élus à ses côtés et aux équipes conduites par Thierry Balazuc, qui ont en outre développé des services aux entreprises comme jamais auparavant. Tout ceci va être perpétué, bien entendu, sachant que je veux - que je vais - agir à ma façon, avec la volonté d’être plus proche encore du terrain, des entreprises, plus efficace pour faire remonter les problématiques. Sur le plan local, régional, national, je prône un fonctionnement plus encore en équipe, en déléguant davantage, sur la base de ma feuille de route validée collégialement ».
Engagez-vous, rengagez-vous
VE : Quelques éléments clés de cette feuille de route ?
VM : « Elle comprend plusieurs points phares. L’humain d’abord, avec un renforcement de l’engagement syndical, de nouveaux axes de services parmi lesquels tout ce qui concerne la qualité de vie au travail dans l’entreprise, le déploiement plus important d’un grand pôle de formation s’appuyant notamment sur l’Imsat et l’E2C. L’axe territorial est aussi majeur, comprenant l’affirmation de notre présence et le renouvellement de l’animation auprès des entreprises, tout en insistant sur le dialogue avec les forces sociales, économiques et les pouvoirs publics. Il est nécessaire de travailler avec tout le monde. Nos 800 mandataires dans nombre d’organisations de la vie publique maillent le territoire. C’est un atout majeur qu’il convient de toujours valoriser. Nous devons accentuer le lien entre l’UPV et ses adhérents par une stratégie de communication et marketing mettant en avant le partage, l’entraide, la solidarité entrepreneuriale. Enfin, je souhaite développer les synergies entre les 13 structures qui composent le groupe UPV, en particulier en mutualisant les fonctions support… ».
VE : Un message à faire passer aux chefs d’entreprise ?
VM : « Oui, plusieurs même. En premier lieu, restez adhérents, impliquez-vous, engagez-vous, faites comme moi et tant d’autres. L’engagement syndical, en l’occurrence patronal, permet de mieux découvrir des univers complexes, de nous élever dans notre rôle de chef d’entreprise, de lever le nez du guidon. Cela fait respirer, relativiser aussi les problèmes de tous les jours. Nous avons souvent des soucis comparables et des expériences à mettre en partage pour avancer plus vite, mieux et durablement. Nous sortons de deux années compliquées avec la Covid qui n’est d’ailleurs pas encore finie, des perspectives économiques d’une grande fragilité en raison de la situation en Ukraine. Nous mesurons tous les jours un peu plus les conséquences de cette guerre aux portes de l’Europe, dont les évolutions demeurent pour le moins incertaines. L’UPV a plus que jamais dans ces conditions dégradées la vocation à aider les autres, petites, moyennes et grandes entreprises. N’oublions pas également les dirigeants qui sont seuls, les 0 salarié. Il faut leur parler et bien entendu les écouter. Il y a beaucoup de challenges à relever et il va falloir se relever les manches, mais c’est conjointement très motivant et enthousiasmant d’accéder à ce niveau de responsabilités. Travaillons ensemble pour réussir les nombreux chantiers de transition à notre niveau entrepreneurial, sur le plan énergétique, écologique, numérique, générationnel. Pour ma part, je suis ravie de présider l’UPV avec confiance en vous, confiance en nous, confiance en l’avenir ! ».
Véronique Maurel dirige avec son conjoint Patrick Hyppolite la société Ixarys Solutions implantée à Lorgues, créée ensemble il y a 14 ans, concepteur de logiciels de traçabilité dans les secteurs de la viticulture et de l’aéronautique en France et à l’international. Elle est vice-présidente de la CCI du Var, élue aux dernières élections consulaires de novembre 2021.
Parcours, portraits, sens de l’engagement des mandataires et personnes impliquées dans la vie publique varoise, enrichis de mises à l’honneur de femmes « influentes ».