Considérant qu’un arrêt de travail sur deux est en relation avec la souffrance au travail, l’Union Patronale du Var a créé ses propres outils de diagnostic RPS. Un sujet, les risques psychosociaux, au cœur de son livre blanc « QVCT de A à Z ou le bien-être à la lettre », publié aux éditions capculture. En voici le chapitre dédié, suivi d’une explication de texte…
« Plus faibles sont les risques, meilleure est l’entreprise », écrivait le poète grec Sophocle 400 ans avant notre ère. Si la tragédie des risques dans le milieu professionnel n’est pas une nouveauté, les champs d’amélioration au fil du temps sont toujours appréciables.
Situés au cœur du métier des services sociaux du travail depuis des décennies, ils font l’objet dans notre réglementation moderne d’un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), consigné et devant être mis à jour annuellement. Lequel constitue une démarche initiale de prévention santé au travail et inclut les risques psychosociaux, communément appelés RPS.
Il s’agit de « risques pour la santé mentale, physique et sociale des individus engendrés par les conditions d’emploi, les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental », selon le rapport d’expertise Gollac et Bodier remis en 2011 au ministère du Travail. Celui-ci a déterminé six facteurs de risques psychosociaux, à savoir intensité et temps de travail, exigences émotionnelles, autonomie, rapports sociaux, conflits de valeurs, insécurité de la situation de travail. Pour certains, un 7e critère apparaît, le harcèlement.
Produits d’une rencontre entre une personne, un collectif et une organisation professionnelle, les RPS correspondent à des situations de travail où est présent au moins un des trois éléments suivants : le stress (né du déséquilibre entre la perception de ses missions et de ses ressources pour y faire face), les violences internes (harcèlement moral, sexuel, conflits exacerbés entre des personnes et/ou des équipes), les violences externes (insultes, menaces, agressions en dehors de l’entreprise).
Responsabilité du chef d’entreprise
A la croisée du contenu du travail et de la santé, selon les pétales de base de la QVCT, cette prise en considération permet d’aborder le fait que les RPS peuvent être un frein au bien-être au travail. Les évaluer par des diagnostics est essentiel en termes de prévention primaire, de compréhension individuelle et collective, de cohésion. Une telle approche va identifier tous les risques liés aux conditions de travail et aux relations interpersonnelles.
Il en va de la responsabilité du chef d’entreprise d’en prendre conscience, de l’organiser, mais aussi de son intérêt en même temps que de celui de ses salariés.
Prise de température du climat social et de l’existant en pré-diagnostic, questionnement et débrief en cours de diagnostic, définition puis déploiement d’un plan d’actions au regard des résultats, réévaluation des facteurs à terme à dessein de pérenniser l’action, le sujet est complet et global.
Cela libère la parole et se fait en collaboration étroite avec la médecine du travail.
Négliger des RPS peut déboucher sur une montée en puissance de l’absentéisme, de burn-out, de troubles musculosquelettiques, entre autres maux. Des conséquences suffisamment perturbantes et coûteuses pour éviter de prendre le... risque ».
Enosys propose un diagnostic sur-mesure
Le service social Enosys de l’Union Patronale du Var dispose en interne de ses propres outils de diagnostic des risques psychosociaux. « Au regard de la demande en la matière, notamment au niveau de la médecine du travail, nous avons saisi l’opportunité offerte par l’une de nos psychologues, Clara Semenzato, de développer une méthodologie « maison », confie Isabelle Innocenti, qui dirige le service. Forte de son expertise dans ce domaine et de sa maîtrise de la data, Clara a procédé d’abord à un état des lieux des questionnaires existants et du niveau d’analyse des résultats pour mieux construire, de façon scientifique et efficiente, une approche automatisée, sur la base de la consultation internationale existante la plus fiable, éprouvée depuis 2013, à savoir le COPSOQ (Copenhagen Psychosocial Questionnaire).
« J’ai créé une boîte à outils permettant de travailler sur 4 sous-dossiers principaux : procédures, pré-diagnostics, diagnostics, plan d’actions, suivis d’un 5e étage, l’évaluation à terme. Tout est détaillé depuis la demande initiale en passant par le croisement de nombreux critères. La méthodologie répond à la double problématique quantitative et qualitative, de façon complète sur les échelles, sur la mesure, sur les facteurs de risques », explique la psychologue. Le diagnostic RPS est selon elle souvent réclamé lorsqu’il y a « le feu » dans l’entreprise, 8 fois sur 10 en moyenne. L’autre porte d’entrée étant le Document unique d’évaluation des risques (DUERP).
« Pour qu’il soit mené en cohérence avec la recherche de solutions et non pour apaiser seulement les tensions sur un temps donné, il faut une adhésion de la direction et l’ambition de déboucher sur un plan d’actions », prône-t-elle. En organisme neutre et de confiance, Enosys gère les données recueillies, les analyse, produit des statistiques de comparaison, crée de la macro clé en main, et accompagne bien entendu les utilisateurs. « C’est beaucoup plus facile d’agir lorsque l’on sait ce qui ne va pas ». Moins… risqué aussi.
QVT, santé, RSE, économie circulaire, culture…, autant de sujets potentiels, aux côtés de l’actualité d’Enosys, service UPV d’assistantes sociales et de psychologues du travail.