La découverte de l’AI, intelligence artificielle, a changé la gestion des relations humaines d’Aurore Escalès au sein de sa structure AB Compétences, qui intervient depuis son implantation varoise (Solliès-Ville) partout en France et même à l’étranger.
La matière première d’Aurore Escalès est la ressource humaine à propos de laquelle elle a su « cuisiner » ses propres recettes au gré des expériences. Un stage dans un palace dans le cadre de son orientation initiale au sein de l’école hôtelière lui a permis de faire le tour des services, dont les RH, « une révélation » se souvient-elle. A chacune de ses avancées professionnelles, elle a su saisir - provoquer même - les opportunités la rapprochant de ce domaine. Hôtesse d’accueil bilingue pour le groupe Pénélope à Paris (accueil en entreprise, événementiel), elle occupe à 19 ans une première place RH à la tête de 14 hôtesses, puis apprend le recrutement chez Adecco (de la paie au juridique), au sein de plusieurs agences et sur différents métiers, dans le BTP, le tertiaire… Groupe qu’elle quitte pour créer une agence Planett à Vitrolles (intérim), avant de le retrouver dans le Var sous l’enseigne Adia, à Toulon et La Farlède. Un riche apprentissage des RH émaillé de la conduite de deux plans sociaux qui l’éloignent de ses valeurs et la rapprochent de son envol personnel.
Centrer sur l’humain
« Au regard des connaissances acquises et des relations constituées avec nombre d’entreprises de toutes tailles, j’ai eu envie de leur apporter des solutions de mon choix à leurs problèmes de ressources humaines. L’idée de créer AB Compétences a germé et s’est concrétisée en janvier 2011 ». Selon un process « maison », son grand dessein est de permettre aux PME et TPE de s’adjoindre de la RH à mission, considérant que les problématiques arrivent dès le premier salarié. « Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de service de ressources humaines dans les entreprises qu’il n’y a pas besoin d’outils dédiés. En outre, les DRH ont souvent un manque de recul et apprécient de s’adjoindre un cabinet expert pour mieux se centrer sur l’humain ».
Sur la base de ce schéma, Aurore Escalès a fait son chemin durant 8/9 ans, auprès de clients en France, à l'étranger, et puis la crise Covid est arrivée en 2020, accélérant le changement de paradigme qui s’amorçait ainsi que la quête de sens au travail des jeunes, la recherche d’équilibre vie pro/vie perso, de bien-être, le télétravail aussi, séduisant mais pas préparé et effectué dans un environnement méconnu, nécessitant une autonomie (mal) maîtrisée. « L’être humain est un animal social et sociable », prône-t-elle.
Démystifier l’IA
Dans ce contexte, le numérique à l’expansion déjà galopante a fait sa révolution avec l’apparition d’applications logicielles en intelligence artificielle. « Dès la découverte des prémices, j’ai ressenti comme une évidence afin de lutter contre la « chronophagite aiguë » des tâches RH. Par l’automatisation d’un certain nombre d’entre elles, tout se simplifie. L'IA est ainsi devenue mon assistant de validation des bulletins de paie, de gestion de stratégies on et off boarding, de planifications diverses ». En fait, c’est l’algorithme qui comprend les process et les stabilise pour qu’ils soient automatisables, tandis qu’Aurore Escalès gère les personnes. L’IA transforme les pratiques de management selon elle, à condition de savoir s’en servir, lui parler, faire en sorte de l’adapter à son ADN, à ses attentes. « Cela permet de préparer les entretiens de recrutement, de générer des questions pertinentes par rapport aux profils, d’être en phase avec les besoins, à partir de données identifiées. Il s’agit de se concentrer sur des compétences adaptées et analysées, tandis que l’humain garde un œil critique sur ce qu’il faut faire. Ce sont les femmes et les hommes qui déclenchent les réponses de l’IA et non l’inverse. C’est un outil, au même titre que le poste à souder d’un soudeur ».
La grande différence entre l’IA et toutes les nouvelles technologies précédentes, c’est la rapidité, constate-t-elle. « Il y a eu un temps d’adaptation pour le téléphone mobile ou Internet. Là, c’est le TGV, on doit presque sauter dedans en marche avec peur de trébucher, de ne pas être à la hauteur, peur aussi de perdre sa place, d’être dépassé. Il faut démystifier, rassurer, expliquer que l’on peut évoluer vers plus de compétences, que l’IA met l’humain au cœur de l’entreprise, y compris s’agissant des annonces de recrutement ».
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