Sous-préfète chargée de l’emploi, du logement, de la politique de la ville, du développement économique et de l’asile, avec la nécessité de gérer les centres d’immigration, Astrid Jeffrault est en poste dans le Var depuis mai dernier. Echanges avec cette dynamique femme au service de l’Etat.
Var entreprises : Merci de présenter votre parcours jusqu’à votre arrivée dans le Var.
Astrid Jeffrault : « Je suis totalement issue du ministère de l’Intérieur et du monde des préfectures. J’ai occupé toutes les fonctions dans un cabinet de préfet, chef de bureau, chargée de communication, de protection civile, notamment… Après ces expériences dans un panel large et diversifié, j’ai aspiré à compléter mon parcours de postes de plus grande importance en étant d’abord sous-préfète dans le Tarn à partir de 2015, puis maintenant dans le Var, où je suis née. Je suis en effet originaire de Fréjus où je suis restée jusqu’à l’âge de trois ans avant de grandir dans le Gard ».
V-E : Comment appréhendez-vous vos relations avec le monde économique ?
AJ : « Dans une approche de dialogue et de facilitation des entreprises avec l’administration. Nous travaillons actuellement avec les services de l’Etat sur la commande publique afin de bâtir une charte permettant aux TPE et PME de comprendre les bons mécanismes pour accéder plus rapidement et plus facilement aux marchés publics. Le sujet est complexe et les plus petites structures n’ont pas toujours le temps ou le savoir pour s’y consacrer. Il faut aller plus loin encore dans la simplification et être pratico-pratique, en lien direct avec le monde de l’entreprise. Nous espérons être opérationnel dans le courant du premier semestre 2018. Nous avançons dans ce cadre au sein d’un comité de pilotage local rassemblant plus particulièrement le BTP, l’Union Patronale du Var, la CCI… ».
V-E : A l’échelle de l’Etat déconcentré, vous agissez à quel niveau désormais concernant la préoccupation majeure que constitue l’emploi ?
AJ : « Principalement là où la situation est compliquée, par exemple sur les contrats aidés, qui sont revus à la baisse compte tenu des instructions nationales, afin de les concentrer dans des secteurs ciblés, à destination des publics les plus éloignés de l’emploi, comme les travailleurs handicapés, ou encore dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Il faut réorienter le travail et l’affiner, avec Pôle emploi et l’unité départementale de la Direccte. Ce qui n’est pas évident, surtout quand cela concerne des personnes qui habitent dans ces quartiers ».
V-E : Sur l’emploi toujours, quel est votre sentiment concernant l’école de la 2e chance ?
AJ : « Le Var se distingue de façon très positive. C’est la seule école en France de ce type portée par le monde de l’entreprise, en l’occurrence l’UPV et sa structure satellite. Ce sont des partenaires très efficaces, j’en veux pour preuve la rapidité avec laquelle les 4 antennes du département ont été ouvertes. Outre les pourcentages élevés de sorties réussies, cela permet de sortir de la spirale négative sur des publics qui étaient en phase dangereuse de décrochage. Cela rejoint les questions éducatives qui nous importent beaucoup dans la politique de la ville ».
V-E : Le logement est le pendant de l’emploi sur le plan économique et social, quelles sont vos attentes en la matière ?
AJ : « Le logement social reste un problème dans le département quand bien même la montée en puissance ces dernières années est indéniable. D’importants besoins demeurent dans un contexte varois il est vrai difficile de contraintes foncières fortes avec des prix élevés. L’objectif de 25% est encore loin ».
V-E : L’article 52 de la Loi de finances 2018 relatif au logement, source de conflit avec les offices de l’habitat, ne va rien arranger…
AJ : « Il est évident qu’un office comme Terres du Sud Habitat à La Seyne qui, le premier, s’est manifesté auprès de nous à ce sujet, n’aura pas les moyens d’appliquer la baisse des loyers demandée tout en se conformant à l’exigence d’équilibre financier. Peut-être y aura-t-il un régime dérogatoire pour ceux placés sous protocole de rétablissement par la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS) ? Ou d’autres mesures de nature à tempérer les éventuelles problématiques… ».
OR