En cette semaine dédiée en France à la qualité de vie et des conditions de travail, nous publions le chapitre « Observatoire » de notre livre blanc « QVCT de A à Z ou le bien-être à la lettre », publié par l’UPV aux éditions capculture, pour lequel un cycle de conférences est en cours.
« L’observation recueille les faits, la réflexion les combine, l’expérience vérifie le résultat de la combinaison ». Près de 3 siècles plus tard, cette pensée philosophique de Denis Diderot colle à celle de la qualité de vie et des conditions de travail, considérant l’importance de disposer d’un observa- toire du sujet.
Que doit-on observer, mesurer, lors d’une démarche QVCT en entreprise ? Les indicateurs de base reliés au déploiement « classique » des 6 pétales de la fleur ; les indicateurs démographiques tels que l’ancienneté, la pyramide des âges, le niveau de turn-over, la répartition hommes/femmes et en fonction des postes, le taux de cadres ; l’absentéisme (fréquence des absences, durée, motifs, postes, jours cumulés par an) ; le parcours professionnel (entretiens, nombre de formations suivies, mobilité, promotions) ; les données de santé (inaptitudes, reclassements, maladies, arrêts de travail et typologie) ; les conditions de travail (pénibilité, départs volontaires, diagnostics RPS, conflits, plaintes CSE).
L’accompagnement de professionnels de ces questions est déterminant pour la création d’un observatoire interne de qualité permettant de faire de la veille, en même temps que du benchmarking national. Les outils déployés donnent la possibilité de qualifier les informations, de comprendre la donnée et de la faire vivre en situation, au besoin de réajuster les plans d’actions, mais aussi de répondre aux obligations légales.
La différence se fait par l’analyse
Connaître et maîtriser l’état de santé de son entreprise sont essentiels pour le chef d’entre- prise dans sa quête de performance économique et sociale. La porte d’entrée des diagnostics sur les risques psychosociaux est une bonne voie dans ce domaine, devant être la résultante d’une démarche volontaire du dirigeant.
La QVCT prend data d’un point de vue global afin de s’appuyer sur des faits étayés, et conjointement prend en considération nombre de demandes pour construire son raisonnement : évaluation des conditions de travail, médiation et gestion des conflits, groupes de paroles suite au décès d’un collègue, demande de bilan de compétences, de sensibilisation aux conduites addictives ou au harcèlement, rendez-vous individuels...
Les enquêtes comparatives au fil du temps, comme celle du Ministère du Travail depuis 1978 auprès de 25000 actifs occupés, ou celle européenne Eurofound, sur 71 000 actifs issus de 36 pays, étayent la crise majeure du travail, notamment en France (en dessous de la moyenne de l’Europe des 27), et la nécessité de passer du curatif au préventif. Les contraintes émotionnelles s’avèrent particulièrement fortes aujourd’hui, un quart des actifs français déclarant être confrontés à des situations perturbantes, tandis que seuls 36,7% peuvent compter sur le soutien de leurs collègues.
A l’échelle de l’évaluation embarquée, qui constitue une garantie d’efficacité, la différence se fait par l’analyse. Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console, dit l’adage. Encore faut-il savoir comment comparer.
Ce livre blanc est l’œuvre partagée du journaliste et auteur Olivier Réal, directeur de l’information de l’Union Patronale du Var, avec les expertes d’Enosys, service social « maison », Clara Semenzato, psychologue du travail, les assistantes sociales Anissa Payan et Isabelle Innocenti. Il projette le nouvel âge du monde du travail sous le prisme de l’entreprise et de ses réalités. Tous les quatre ont entamé un cycle de conférences sur le sujet depuis début juin.
QVT, santé, RSE, économie circulaire, culture…, autant de sujets potentiels, aux côtés de l’actualité d’Enosys, service UPV d’assistantes sociales et de psychologues du travail.