Food & Wine Marketplace est comme son nom l’indique une place de marché consacrée à l’agro-alimentaire, dont la vocation, facilitant le business, réside dans la mise en valeur des produits du terroir. L’UPV en est l’expert technique aux côtés de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Var et des partenaires méditerranéens de ce programme Interreg Marittimo, soutenu à 85% par l’Europe. C’est un vaste territoire de 6,5 millions d’habitants qui bénéficie en la matière d’un accélérateur de visibilité et de développement, rassemblant les départements du Var et des Alpes Maritimes dans notre région Provence Alpes Côte d’Azur, la Haute Corse, la Toscane, la Ligurie et la Sardaigne.
Forte de son expertise éprouvée à travers sa communauté upv.placedemarche.biz, plateforme de mise en relations BtoB pour vendre et acheter des produits et services en France et à l’international (56 places de marchés reliées), l’Union Patronale du Var a naturellement été sollicitée en qualité de partenaire technique du projet Food & Wine Marketplace. Lequel s’inscrit dans le cadre du programme transfrontalier Interreg Marittimo Italie-France 2014-2020, cofinancé par le Feder (Fonds européen de développement régional). Il s’agit avec le portail www.fw-marketplace.com de développer une dynamique moderne et augmentée dans les échanges entre acteurs du secteur agro-alimentaire et de l’artisanat, tout en valorisant conjointement les produits du terroir et les territoires où ils sont fabriqués. A savoir les départements du Var et des Alpes-Maritimes pour la région Provence Alpes Côte d’Azur, avec comme partenaires l’UPV et la CCI, la Corse via la CCI de Bastia et de Haute Corse (qui est chef de file du projet global), la Toscane, représentée par la commune di Rosignano Marritimo et l’Association Casa della Città Leopolda (Pise), la Sardaigne par l’intermédiaire de la Confcommercio Nord Sardegna, et la région de Ligurie.
Soit un vaste territoire de 6,5 millions d’habitants, dont les défis communs que sont la recherche d’une harmonie économique et sociale entre bord de mer et arrière-pays peuvent être relevés avec ce type d’initiatives. L’ambition est de promouvoir la diversité des produits, des paysages, des lieux, privilégiant les circuits courts dans un souci de développement durable, concourant à la pérennité des producteurs locaux de l’agro-alimentaire et de l’artisanat. Pour construire le projet et lui donner les moyens de cette ambition, Food & Wine Marketplace bénéficie de subventions européennes Interreg Marritimo à hauteur de 85% (967 198,85 euros de coût total), les 15% restants étant couverts par les partenaires.
« Food & Wine Marketplace est un projet de grande importance pour les producteurs et artisans en raison de son ouverture à l’international et dans l’espace interrégional méditerranéen, offrant un accroissement considérable de lisibilité pour les produits, mais aussi pour les territoires dans leur ensemble », Thierry Balazuc, secrétaire général de l’UPV
Quoi ?
Il ne s’agit pas de déployer une simple communauté comme il en émerge beaucoup à l’ère du numérique, mais bien une place de marché dotée d’une interface technique de haut niveau et de grande efficacité. S’il est intéressant bien entendu de mutualiser les coûts, cet outil doit simplifier la vie économique de ses partenaires, des producteurs et des utilisateurs. Sa visibilité en ligne est projetée en deux temps, tout en étant agrégée en permanence de nouvelles offres issues du périmètre Marritimo. Sa version initiale, d’ores et déjà développée pour durer, est une place de marché B to B affichant des produits sans prix à propos desquels la négociation est ouverte, précédant en septembre 2018 le lancement des achats en e-boutique pour tous, avec paiement en ligne. « Sur le plan technique, nous sommes parfaitement opérationnels sur l’ensemble du dispositif, y compris pour aider les producteurs qui le désirent à se familiariser avec l’outil », souligne Lyanne Antoinette, e-développeuse et cheffe du projet au sein de l’Union Patronale du Var. « La montée en puissance se fait au gré des événementiels chez les partenaires et des contacts que nous multiplions, afin de rassembler à terme au moins 200 distributeurs et un millier de produits… ». Le délai de déroulement du programme, certes relativement court, entre février 2017 et 2019, permet néanmoins d’amorcer sérieusement le processus, de prendre place et de donner les fondations indispensables à son modèle économique, lui aussi en construction, puis à sa pérennité.
« Sur le plan technique, nous sommes d’ores et déjà opérationnels sur l’ensemble du dispositif, y compris pour aider les producteurs à se familiariser avec l’outil », Lyanne Antoinette, e-développeuse et cheffe du projet au sein de l’Union Patronale du Var
Comment ?
Les conditions d’accès à Food & Wine Marketplace sont gratuites durant toute cette phase d’amorçage, pour les acheteurs internautes (il suffit de créer un compte avec adresse et mot de passe) ainsi que pour les artisans et producteurs, à condition qu’ils soient ressortissants du territoire Marittimo. Cela étant, certains produits d’excellence de terroirs voisins comme les Bouches-du-Rhône ou les Alpes de Haute Provence pourront être acceptés (ceux-ci ne devant pas excéder 20% du total). Sont ainsi ciblés épiceries fines, domaines viticoles, cavistes, bars, restaurants, maisons d’hôtes, campings, artisanat divers. Tous les services sont également gratuits et illimités durant deux ans pour ces professionnels, postage d’annonces, mise en avant de produits et/ou en relation… Ce sont aussi les territoires qui vont bénéficier de ce large focus, à travers les environnements directs des producteurs, de leurs atouts patrimoniaux, touristiques, festifs. Le volet événementiel du programme annonce d’ailleurs la couleur de cette vaste coopération croisée puisque des marchés de producteurs sont organisés dans toutes les régions concernées pour faire la promotion de la plateforme et bien entendu des produits typiques des autres territoires. Sur chaque opération, les frais de transfert, d’hébergement et l’espace d’exposition sont pris en charge dans le cadre de ce projet (dans la limite des places disponibles selon la formule consacrée).
12 événements sont au programme, à raison de quatre organisés par la CCI de Bastia (deux en propre et deux pour le compte de la Ligurie dont le partenaire initial ne rentrait pas dans le cahier des charges européen), deux en Sardaigne, deux dans le Var, quatre en Toscane (deux partenaires), dont celui de VerdeOro à Rosignano Marittimo en octobre dernier. Au cours de celui-ci, pour la petite histoire, le chef du restaurant Oasis, place de la Liberté à Toulon, Abral Salem, a terminé 3e du championnat du monde de bruschetta. Le rendez-vous suivant est le BtoB du 13 décembre à Bastia, tandis qu’une double action se profile en mars 2018 à Toulon. D’une part un BtoB également à Var Up, le grand salon annuel de l’entreprise et du monde économique organisé par l’Union Patronale du Var, et dans le prolongement jusqu’au week-end un vaste espace sera réservé à l’attention des régions partenaires lors de Bacchus, historique fête des vins et de la gastronomie à Toulon (quelque 30 000 visiteurs à chaque édition). Un autre zoom varois sera d’actualité à l’automne 2018 pour la fête de la châtaigne de Collobrières, également historique, parmi les nombreuses actions à venir.
Pourquoi ?
L’avenir est en phase préparatoire avancée à la faveur de ce programme original, présenté (entre autres) au conseil d’administration de la Fédération régionale des industries agro-alimentaires Provence Alpes Côte d’Azur, que préside la varoise Marie Franqueza, dont les adhérents sont en première ligne des utilisateurs potentiels. « www.fw-marketplace.com est une première extension de upv.placedemarche.biz et s’inscrit dans la volonté stratégique de l’UPV de développer des services en numérique », explique le secrétaire général de l’Union Patronale du Var, Thierry Balazuc. « Outre la reconnaissance de notre savoir-faire technique, cette étape est importante pour les producteurs et artisans en raison de son ouverture à l’international et dans l’espace interrégional méditerranéen, offrant un accroissement considérable de lisibilité pour les produits, mais aussi pour les territoires dans leur ensemble. Cet outil se développe en synergie et complémentarité entre partenaires, notamment avec la Chambre de Commerce et d’Industrie du Var ».
Enfin, cette nouvelle place supprime les intermédiaires permettant un accès direct au marché. Un aspect intermédiation qui n’est pas la moindre de ses vertus.
Elena Tonon – CCI du Var : « Cet outil redynamise les échanges »
Italienne d’origine, Elena Tonon est chargée de mission/consultante auprès de la CCI du Var sur le programme communautaire Interreg Italie-France Marittimo 2014-2020, s’agissant des projets ItinERA (développement de l’attractivité touristique de régions frontalières entre Paca, Corse et Italie) et Food & Wine Marketplace. « Le but de cet outil est de redynamiser les échanges autour de l’agro-alimentaire et de l’artisanat dans les régions des partenaires. Si sa construction numérique est réalisée par l’UPV, le rôle de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Var est d’accompagner les entreprises sur des événements B to C pour vendre au public, mais aussi B to B. Nous devons pour cela les solliciter, créer de l’intérêt, leur donner des informations, leur proposer de venir sur les événements du programme… ». Essayant de croiser les collaborations avec la Chambre d’Agriculture du Var, le CIVP (Conseil interprofessionnel des vins de Provence), la ville de Collobrières, la Maison de la Truffe à Aups…, entre autres contacts initiaux, Elena Tonon et « l’équipe Var » de cette place de marché s’appliquent à bien préparer le rendez-vous toulonnais de mars. En effet, à la suite du B to B à Var Up, salon au cours duquel l’UPV consacre tous les ans l’entreprise, les partenaires des autres régions pourront exposer leurs producteurs et productions au grand public à la faveur d’un espace de 10 stands qui leur sera dédié à Bacchus, événement consacrant pour sa part, tous les ans également, les vins et la gastronomie (23 au 25 mars).
Bien d’autres actions sont en gestation, mais « deux ans c’est court, précise-t-elle, car c’est un projet européen dont la base est la coopération et la bonne entente entre tous. Or, malgré les bonnes volontés de chacun, tout le monde n’a pas le même rythme ni toujours les mêmes objectifs. Il faut de la diplomatie pour harmoniser tout cela, ne laisser personne derrière et avancer ensemble. Le challenge n’en demeure pas moins passionnant… ». Pour le relever, les échanges entre partenaires doivent faire l’objet eux aussi d’une dynamique soutenue.