L’important, ce n’est pas la hauteur de la chute mais celle du rebond, dit l’adage. L’association « 60 000 rebonds » s’y emploie auprès des chefs d’entreprise qui rencontrent des désagréments de vie professionnelle, l’humain chevillé au corps.
« Rebondir après un triple traumatisme, personnel, professionnel, financier, n’est pas chose aisée. Il est indispensable - c’est même une question de dignité - d’œuvrer aux côtés de dirigeants pour leur permettre de sortir de l’isolement, de surmonter des traumatismes, de se reconstruire, d’apprendre de leurs erreurs éventuelles, de retrouver du courage pour entreprendre à nouveau ou pour s’épanouir dans un autre projet en tant que salarié. Il nous importe au sein de l’Union Patronale du Var d’agir de concert avec une structure comme « 60 000 Rebonds », qui contribue à cela, à faire évoluer aussi le regard sur la notion d’échec, comme avec les tribunaux de commerce sur le plan de la prévention. Cela fait partie de notre mission au service des chefs d’entreprises que nous défendons et que nous représentons », a affirmé Véronique Maurel, présidente de l’UPV, lors de la signature récente de la convention de partenariat avec cette association d’intérêt général.
Sortir de l’isolement
Le président national de 60 000 Rebonds, Philippe Fourquet, avait fait le déplacement afin de marquer l’événement aux côtés du président de la Région Sud, Antoine Bidet. L’occasion de rappeler que leur entité est née en 2012 du double constat que chaque année en France environ 60 000 entreprises déposent le bilan (d’où leur nom) et qu’il n’y avait rien pour sortir les entrepreneurs de leur isolement inhérent à ces accidents d’activité, ni pour les accompagner vers un nouveau projet professionnel. Une démarche éminemment humaine, considérant que la société en général est en effet bien organisée en matière de création, de développement, voire d’intervention en amont des difficultés, mais l’après-liquidation demeure problématique. Cela étant, le chef d’entreprise, même quand tout va bien, est la plupart du temps seul…
Dans ce contexte, plusieurs milliers de rebonds ont été rendus possibles depuis 12 ans, par un bon maillage du territoire, par l’implication de nombreux bénévoles (1 650 personnes), à savoir parrains et marraines agissant sur les projets, coachs intervenants sur le socle personnel, experts répondants à des questions ciblées, ou encore ambassadeurs (nouveaux intervenants du dispositif). Un redémarrage initial aux deux tiers dans une configuration salariale temporaire, histoire de reprendre son souffle et de la confiance en soi, avant de redevenir dirigeant, avec 3,2 emplois créés en moyenne dans les 5 années suivantes. Chef d’entreprise un jour, chef d’entreprise toujours ! En corollaire, l’économie s’en porte d’autant mieux.
Logique partagée
« Avec bienveillance et sans complaisance, nous les aidons à prendre du temps pour se reconstruire, c’est fondamental. Il s’agit pour chacun de comprendre sa part de responsabilité, celle de son environnement, de faire un arrêt sur image afin de prendre conscience de qui on est. C’est un chemin de vie », selon Philippe Fourquet, partageant l’analyse de Véronique Maurel à propos du regard sur l’échec. Lequel stigmatise, traumatise aussi, par le poids du jugement sur soi. Cela s’accompagne, y compris et surtout par de l’intelligence de situation car chaque histoire est différente. L’intuitu personae s’érigeant en credo. Antoine Bidet a pour sa part remercié la présidente de l’UPV pour « cette reconnaissance du travail fait et cette lisibilité », à la faveur de la convention de partenariat et de la collaboration projetée. « Cela va permettre de doubler le nombre de personnes accueillies en 2024 et 2025 dans le Var. Nous sommes là pour défendre les intérêts des chefs d’entreprise », a-t-il notamment affirmé dans une logique partagée avec le premier syndicat patronal de France.
Cette volonté commune est pour le moins de bon augure en vue de transformer des difficultés en opportunités, ce qui était la définition de l’optimisme selon Sir Winston Churchill…