Dans l’univers des assistantes sociales, la transmission des savoirs et l’accompagnement des nouvelles générations comptent parmi les valeurs métiers. Au sein du service Enosys de l’Union Patronale du Var, elles sont en première ligne de conduite.
« Notre métier d’assistante sociale est sous tension, cela nécessite de « trouver » une relève bien formée et de participer à la montée en compétences de celle-ci, dans les organismes d’enseignement, mais aussi par des stages », explique Anissa Payan (à gauche sur la photo), assistante sociale elle-même et coordinatrice du service Enosys interentreprise de l’Union Patronale du Var. Sous la conduite d’Isabelle Innocenti, celui-ci rassemble une vingtaine de personnes, psychologues du travail, conseillères économiques sociales familiales (CESF), assistantes sociales.
« Il y a de plus en plus de besoins pour de moins en moins de travailleurs professionnels dans notre secteur », poursuit Anissa Payan. « Ainsi, dans le cadre du partenariat renouvelé entre l’UPV et la Croix-Rouge Compétence à Ollioules, organisme de formation historique dont plusieurs d’entre nous sont issues, nous intervenons dans le cursus (notamment sur les risques psychosociaux), dans les jurys, nous prenons des stagiaires et des alternants… ».
Valeurs ajoutées
C’est le cas de Sandra Leblanc (deuxième à gauche sur la photo), qui vient de débuter en septembre ses 3 années d’apprentissage. « C’est vrai coup de cœur confie cette dernière, pour le côté Union Patronale sachant que je suis fille de chef d’entreprise, et bien entendu pour le volet social. Cet engagement s’inscrit comme une évidence, dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Cela répond au sens que je voulais donner à ma vie, avec une certaine urgence à replacer l’humain au centre. J’attends beaucoup de cette expérience au sein de l’UPV, dans l’articulation entre théorie et pratique par l’immersion sur une longue durée. Je suis émerveillée de découvrir toute l’étendue de ce je peux apprendre. Assistante sociale à l’UPV, c’est un livre dont on a envie de tourner les pages. C’est une grande richesse, une grande chance aussi. Je n’aurais pas pu trouver mieux. Cela crée une constance dans l’apprentissage et un niveau de connaissances de terrain qui me procurera une plus grande légitimité dans l’exercice de mon activité dès l’obtention du diplôme. D’autant que j’ai ici une posture de salariée ».
Pour Sandrine Macijewski (troisième en partant de la gauche), en formation pareillement à la Croix-Rouge, dans la même promotion que Sandra Leblanc, son passage de 8 semaines à l’UPV constitue le premier stage de son cursus de formation continue. D’autres suivront, plus longs et dans des domaines différents, souhaite-t-elle, en 2e et 3e années. Pour elle aussi, il s’agit d’une démarche de reconversion professionnelle, à dessein d’humaniser la « relation client ». « Mon objectif est de conforter mon projet. C’est parfait dans un service social comme Enosys, car cela répond à une exigence de polyvalence qui m’importe, y compris dans la possibilité d’échanger avec des psychologues et CESF. Tous les jours, je viens avec envie, je me sens animée de l’intérieur, je sais que c’est ma bonne voie. J’ai tout à apprendre et je commence dans la bienveillance… ».
Mises en situation
En miroir, pour le service, la présence de stagiaires et alternantes permet une réelle mise en réflexion sur la profession, sur la façon de travailler, sur les pratiques courantes, sur d’autres manières de faire, sur des concepts primordiaux que sont le secret professionnel, les politiques sociales en France, entre autres éléments. « C’est aussi pour nous une mise à jour très importante. Nous sommes censées nous former tout au long de la vie au regard de l’évolution permanente de notre métier », renchérit Oxana Riccio (à droite), également assistante sociale à l’UPV, qui a l’habitude, comme Anissa Payan et certaines de leurs collègues, de chapeauter des stagiaires. « On se remet en question, on reprend des livres, cela contribue à notre veille sociale et nous permet d’avoir toujours la bonne information, le bon niveau d’appréhension de la réforme du diplôme. Cela nous fait également prendre du recul. Et puis, nous contribuons à la « création » d’une collègue. C’est précieux ». Dans le « petit » monde des assistantes sociales, cela offre en outre de la lisibilité sur le potentiel des personnes accueillies, en vue de recrutements éventuels.
Ici, on prend des stagiaires dans les 3 années de formation, on les gratifie au-delà de 8 semaines de stages, ce qui devient rare et pose souci aux étudiants, on les encadre souvent en binôme de tutorat pour une meilleure vision croisée du champ des possibles. « C’est un véritable parcours d’intégration que nous mettons en œuvre », revendique Anissa Payan, « incluant des rendez-vous dans les autres services de l’UPV et dans toutes les délégations territoriales qui maillent le Var. Cela offre la possibilité de comprendre les enjeux et les problématiques, considérant que les stagiaires sont soumis au secret professionnel. Ces premières confrontations à des sujets complexes, ces mises en situation ne sont pas faciles. Par notre accompagnement, elles s’aguerrissent, tandis que les chefs d’entreprises chez qui nous intervenons sont désormais habitués à nous voir arriver en intervention avec des stagiaires. Cela fait partie du processus et de la relation de confiance instaurée ».
Un réel investissement de la part de l’équipe Enosys, augmenté d’une transmission de valeurs et d’expertises érigée en quelque sorte en contrat social, éthique aussi… Idéal pour montrer la voie.
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QVT, santé, RSE, économie circulaire, culture…, autant de sujets potentiels, aux côtés de l’actualité d’Enosys, service UPV d’assistantes sociales et de psychologues du travail.