Le service Enosys d’assistantes sociales, de conseillères en économie sociale et familiale, de psychologues du travail de l’Union Patronale du Var, est à l’écoute et en alerte s’agissant des violences intrafamiliales qui impactent inévitablement le milieu professionnel.
Physiques, verbales, sexuelles, administratives et toutes psychologiques, les violences intrafamiliales, autrement appelées violences domestiques ou conjugales, concernent tout comportement destiné à effrayer, intimider, terroriser, manipuler, offenser, humilier, culpabiliser ou blesser autrui. Qu’elles touchent une femme ou un homme, elles sont punies par la loi. Longtemps tues ou mises sous l’éteignoir du contexte familial, justement, elles font l’objet d’une évolution des lois ces dernières années et d’une prise en considération de la société en général. Au-delà du mouvement social, devenu viral, #Me Too, encourageant la prise de parole de femmes victimes de viols, la protection des victimes gagne du terrain partout, et heureusement, dans les commissariats de police avec obligation de traiter les plaintes, mais aussi dans la sphère professionnelle avec incitation à en parler. L’impact de ces violences dépasse la personne pour s’insinuer dans la vie des enfants, des parents, et inévitablement du travail, engendrant isolement, irritabilité, déprime, décrochage… Expertes du sujet, Isabelle Innocenti, responsable du service Enosys d’assistantes sociales, de conseillères en économie sociale et familiale, de psychologues du travail de l’Union Patronale du Var, et ses collègues Anissa Payan, Marina Heudes, Valérie Felt, font ce constat et mettent en œuvre in situ les conditions d’information et d’action auprès des entreprises adhérentes, pour les dirigeants comme pour les salariés. Il s’agit de placer tout le monde en vigilance sur cette thématique, afin de savoir repérer, alerter, agir et ne pas passer à côté d’un drame à portée de son quotidien.
Prise de conscience…
« A la faveur de nos interventions sur les risques psychosociaux, nous pouvons faire passer des messages et des supports », explique en Marina, psychologue du travail. « Nous travaillons beaucoup avec l’association AFL Transition à La Seyne, qui est une Maison Françoise Giroud dédiée aux victimes de violences de ce type », souligne l’assistante sociale Anissa, très au fait également de ces questions. « C’est un de nos partenaires privilégiés vers lequel nous orientons souvent les personnes concernées. Elles sont reçues rapidement et nous agissons ensemble sur les volets judiciaires, administratifs et psychologiques ». L’accompagnement est ainsi global, notamment à partir du dépôt de plainte, depuis la protection judiciaire jusqu’à l’ouverture de droits à la CAF, en passant par l’accès aux parcours de soins et de santé, à la défense pénale et civile, à l’hébergement d’urgence, à la protection de l’enfance ou à l’insertion professionnelle. « Dès lors qu’il y a plainte, il est possible d’agir et d’intercepter plus vite les violences », renchérit Valérie, conseillère en économie sociale familiale. Des messages importants que le service fait passer dans les entreprises, notamment au sein de l’encadrement, sachant que la recrudescence des personnes qui lèvent le voile se remarque également dans le milieu du travail. « C’est moins tabou, nous observons qu’une étape a été franchie dans la prise de parole », se félicite Isabelle tout en regrettant bien entendu la montée en puissance du nombre de cas. « Nous échangeons avec l’entreprise qui met en place des actions et de l’attention. Cela conforte la victime dans sa démarche, dans sa reconnaissance en tant que telle, dans son intention d’aller au bout. En corollaire, cela évite les absences, les arrêts de travail ». Cette prise de conscience des dirigeants « conforte le cercle vertueux sociétal », estime Anissa, « tout en favorisant le bien-être de l’entreprise et de ses équipes ».
… et de décision
Cela étant, le processus psychologique est « souvent long et complexe », prévient Marina, « il nécessite d’être formé à la compréhension et aux diverses formes d’accompagnement », par exemple sur la déresponsabilisation et la déconstruction de représentations erronées. Sortir de l’emprise est essentiel, consigner les preuves également. « La peur de représailles entraîne la minimisation des situations vécues » met en garde Valérie, « mais la protection des enfants fait la différence et enclenche la prise de décision de franchir le cap et de tout quitter ». Prenant leur part à ce changement de paradigme, les spécialistes du service Enosys de l’UPV veulent conjointement porter à connaissance du plus grand nombre que les stéréotypes d’antan ne sont plus de mise, n’importe qui et toutes les classes socio-professionnelles sont concernées, et non plus seulement les jeunes, les femmes et les personnes en situation de précarité. Les hommes, les moins jeunes et les actifs sont aussi touchés, puis affectés. « Des dispositifs et des lois existent, nous les maîtrisons, nous sommes là pour répondre aux besoins et contribuer au mieux-être, en toute confidentialité », prônent-elles de concert et avec bienveillance.
* Le bouton d’alarme « MonShérif » fait partie de l’arsenal d’alerte, dispositif connecté, accroché discrètement à un vêtement, un accessoire de mode, un bijou, relié à une application et géolocalisé pour signaler un problème ou un danger en un clic double ou long, le numéro de téléphone 3919 également
QVT, santé, RSE, économie circulaire, culture…, autant de sujets potentiels, aux côtés de l’actualité d’Enosys, service UPV d’assistantes sociales et de psychologues du travail.