Stéphane Benhamou est le nouveau président du MEDEF Var et président-adjoint de l’UPV aux côtés de la présidente Véronique Maurel. Homme de convictions et d’engagement(s), l’humanisme chevillé au corps, il porte fièrement l’entrepreneuriat varois, forçant le respect par ses valeurs puisées sur le terrain, voire dans le terroir.
« Un humaniste bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres êtres avant l’amour-propre », selon Claude Lévi-Strauss, maître de l’anthropologie moderne et précurseur de l’écologie. Au regard de ses propres préceptes et surtout de l’action d’une vie, Stéphane Benhamou est en phase avec cette pensée humaniste, profondément tourné vers son prochain, dans une judaïté revendiquée et une expression sociétale avant-gardiste sur le plan environnemental.
Son histoire professionnelle débute aux côtés de son père, grossiste alimentaire, qu’il rejoint en 1979, consécutivement à des études supérieures de commerce à Marseille. Durant 10 ans, il apprend, partage, se structure à la faveur d’une belle aventure familiale et personnelle au cours de laquelle non seulement il transforme l’établissement en supermarché, mais en crée un nouveau par an, de 1 000 à 2 000 m2 ! Fort d’une déjà belle expérience, le jeune trentenaire prend son indépendance au début de la décennie 1990 à partir d’un supermarché aux Arcs, d’un autre à Agay, puis à Saint-Zacharie en 1992, et s’épanouit au gré des initiatives, des améliorations, des évolutions, des réussites. La dernière mouture de son implantation Système U des Arcs fait 7 500 m2, comprenant 35 activités complémentaires dans la galerie ainsi que son enseigne de restauration, La Table du Chai, tandis que son « obsession » pour les produits sains se traduit notamment à travers le magasin « So.bio » à Brignoles. La SAS Paca Participations qu’il préside aux Arcs chapeaute le tout (500 personnes).
Place à l’autre
« Ma construction personnelle s’est faite dans ce cœur de métier, en B to C de grande distribution, de commerce de spécialités, de restauration, autour de valeurs d’humanisme qui sont les miennes. Dans ma façon de penser et de faire, l’autre doit être reconnu et trouver sa place. C’est une dimension prioritaire à laquelle j’assortis la responsabilité sociétale et environnementale de chef d’entreprise. A travers une vocation économique, nous avons un rôle premier d’intérêt général et de service public, ce qui n’est pas incompatible avec la recherche de profits et de parts de marché ». Cet état d’esprit est éprouvé de longue date dans son organisation, notamment à la faveur d’une certification HQE (haute qualité environnementale) novatrice dès 2008 aux Arcs, à la fois sur la matière énergétique et sur la maîtrise de l’eau (récupération d’eau de pluie de toiture, entre autres innovations). Une vision placée sous le signe de la sobriété écologique 15 ans avant les dernières alertes paniquées au plus haut niveau (inter)national, faisant craindre des pénuries.
« Nous avons anticipé la quête de sens », poursuit Stéphane Benhamou, « incarnée aujourd’hui dans l’obligation légale de qualité de vie et de conditions de travail. Mes collaborateurs cheminent avec moi dans toutes ces avancées. Ce que nous avons fait mesurer par la structure de référence « Great Place to Work », à travers 60 critères, nous conforte dans la voie suivie. 96% de participation des collaborateurs de Système U, c’est apparemment inédit, et 75% d’entre eux qui recommandent l’entreprise pour y travailler, c’est une très belle satisfaction avec une marge de progrès. Tant mieux ». L’exigence toujours, à commencer par lui-même.
Place à l’engagement
Le commencement de son engagement, parallèlement à ses affaires directes, est né très tôt à la Jeune Chambre Economique, dans le partage des valeurs humanistes que revendique cette association reconnue d’utilité publique depuis près d’un demi-siècle. Très rapidement aussi, il s’engage à la CCI du Var, à l’UPV, en qualité de conseiller territorial à Draguignan et dans le Haut Pays Varois, et prend de plus en plus de responsabilités nationales dès 2000 dans son groupement coopératif Système U (1 700 magasins), s’impliquant sur les volets juridiques, financiers et dans le développement. « J’étais toutes les semaines à Rungis jusqu’en 2019 ! J’ai beaucoup appris aux côtés de l’ex-Pdg Serge Papin, en particulier dans la défense des filières agricoles suite au constat dès 2012 des dangers d’insuffisance et de perte de souveraineté alimentaire sur le territoire ».
Un combat qu’il peut poursuivre, entre autres actions, à la tête du MEDEF Var depuis quelques semaines et en qualité de président-adjoint de l’UPV. La question du pourquoi est immédiatement assortie d’un pour qui ? « J’entretiens des liens d’amitié sincère et profonde avec la présidente Véronique Maurel. Servir plutôt que se servir, sans rien en attendre en retour que la satisfaction d’être utile dans nos fonctions, n’est pas le moindre de nos points communs, sachant que nous partageons aussi la particularité de n’avoir aucun niveau de dépendance vis-à-vis de qui que ce soit. C’est une force et un gage de réussite(s) future(s). Au regard d’une certaine adversité inattendue depuis qu’elle est présidente et qu’elle dépasse avec beaucoup de courage et d’intelligence, elle m’a demandé de m’investir à ses côtés pour (re)donner avec nos collègues élus et volontaires, avec le secrétaire général Marc-Antoine Moché et les équipes maillées sur le territoire, toutes ses lettres de noblesse à une belle maison, l’Union Patronale du Var, fondée en 1937 sur les valeurs sociales qui nous guident. David Garavagno, qui occupait les postes qui sont désormais les miens, n’ayant plus le temps nécessaire pour monter en puissance compte tenu des tensions dans son secteur immobilier (il demeure secrétaire du MEDEF Var et membre du bureau de l’UPV), j’ai accepté avec enthousiasme. C’est une découverte qui me prend du temps, mais qui est passionnante ! En fait, c’est un cadeau que je n’attendais pas. Le MEDEF est impressionnant en richesse humaine, en termes de connaissances et de travail de fond, conduit à présent par un président formidable, Patrick Martin, qui a su s’entourer de dirigeants indépendants, comme lui, comme moi, comme nous avec Véronique. Je vais de belles rencontres en bonnes surprises ».
Place à la jeunesse
Parmi celles-ci, un alignement de planète sur les questions de souveraineté alimentaire pour lesquelles il se bat depuis 10 ans. Ses travaux peuvent trouver écho sur le plan local/départemental comme au niveau national. Il a bien l’intention de se faire entendre et de « nourrir » tout le monde de son expertise à dessein de contribuer sans plus attendre à un changement de paradigme concret, de terrain, de terroir… Autre motif de satisfaction, la présentation récente au MEDEF par le ministre de l’Éducation Nationale, Gabriel Attal, du projet gouvernemental d’acculturation des collégiens dès la 5e, puis des lycéens, au monde économique et de l’entreprise. « C’est fondamental. Il faut multiplier les stages d’observation des jeunes dans nos établissements. Cela crée de l’appétence, prépare les esprits au travail, suscite des envies, des vocations. Nous devons agir de concert pour aller plus que jamais dans ce sens, travailler avec les CFA, s’ouvrir plus encore à l’alternance, à l’enseignement supérieur avec l’Université de Toulon, dont l’IUT de Draguignan que je connais bien, ou encore avec les écoles d’ingénieurs comme l’ISEN Toulon. Sans oublier bien évidemment nos établissements de formation et d’insertion adossés à l’UPV sous la direction générale d’Alain Ortali : l’Ecole de la 2e Chance (E2C) et l’Institut méditerranéen du sport, de l’animation et du tourisme (Imsat), qui font un travail remarquable et remarqué. C’est unique en France pour un syndicat patronal. Il faut savoir capter et garder sur nos territoires, dans nos entreprises, les jeunes qui sont formés ici. C’est un enjeu majeur ! ».
L’avenir de la jeunesse est aussi une des cordes à son… arc, considérant que la moyenne d’âge des effectifs de Paca Participations est de 36 ans, toutes et tous très vite embarqués dans un fonctionnement horizontal en phase avec le sens, l’équité et le goût des autres. Joli clin d’œil du destin, mais rien n’arrive par hasard, les valeurs humaines de Stéphane Benhamou ont rendez-vous avec ses engagements historiques et récents le 7 février, puisque Patrick Martin sera avec Véronique Maurel et bien d’autres invités à ses côtés au siège des Arcs pour l’officialisation de la transformation de son entreprise en société à mission, une première du genre dans la distribution qui servira d’exemple ! « La plupart des choses sont faciles lorsque l’on vous montre le chemin », disait Christophe Colomb. L’altruisme, encore et pour toujours…