Encore un acronyme direz vous ! explication : la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités est le regroupement de plusieurs structures dites déconcentrées de l’Etat (sous le pilotage du préfet) : l’unité départementale de la DIRECCTE (travail emploi) et la direction de la cohésion sociale. Arnaud Pouly est le directeur départemental de cette nouvelle entité.
Var Entreprises : la DDETS, deux axes forts, l’économique et le social ; concernant l’économique, quelques exemples ?
Arnaud Pouly : Tout d’abord, l’objectif de cette « fusion » : organiser la coopération entre l’Etat et les différents acteurs sociaux et économiques départementaux pour une action pro-active : les mesures d’accompagnement des entreprises lors de la Covid en sont le témoin avec la mise en place de l’activité partielle, la formation des salariés quand en chômage partiel, le plan de relance, le développement de l’apprentissage, le plan 1 jeune – 1 solution, etc.
Nous avons œuvré avec les chambres consulaires au niveau local pour faire connaitre et mettre en œuvre le plan de relance du gouvernement dans son volet « entreprise » notamment : les aides sont toujours actives et peuvent être un vrai outil pour développer ou faire évoluer son activité. Par exemple, le financement de matériels de dernière génération, très performants, a permis à certaines entreprises de gagner jusqu’à 5 ans d’avance technologique par rapport aux investissements initialement prévus.
Attention ! les guichets dédiés sont à la disposition des entreprises et pilotent les nombreux appels à projets destinés aux entrepreneurs et aux associations (pour se renseigner : CCI, CMA, site gouvernemental « Economie.gouv.fr – France relance », etc). C’est le cas par exemple de l’AAP « accompagnement des TPE/PME à la transformation numérique, qui débute le 1er septembre prochain.
Autre volonté, adapter les outils de l’Etat : au COdefi est adjoint le comité départemental de sortie de crise : il permettra par l’examen de signaux faibles, d’anticiper les difficultés des entreprises et de leur proposer un accompagnement avant que la dégradation ne soit trop impactante. Il est piloté par le préfet et le conseiller départemental à la sortie de crise (Romain SCIFO direction départementale des finances publiques DDFIP) et étudiera notamment l’étalement des dettes fiscales et sociales. La DDETS est membre de ce comité.
Dans cette même logique, au sein de la DDETS, le CDET – lisez conseiller du développement de l’emploi sur les territoires– est à la disposition des entreprises et des acteurs du service public de l’emploi (SPE) pour bien faire connaitre les aides de l’Etat et accompagner les entreprises ( pour le contacter : ddets@var.gouv.fr).
VE : les entreprises sont à la recherche de salariés bien formés dans de nombreux métiers en tension
AP : Oui et c’est notre volonté d’accompagner la formation et l’emploi par la mise en place, en 2022 du service public de l’insertion et de l’emploi (SPIE) avec de nombreux partenaires : conseil départemental, Pôle emploi, la CAF, et les missions locales.
Cette réforme d’envergure doit apporter des réponses pour les personnes loin de l’emploi en leur procurant un référent unique ; il débloquera les freins à l’emploi. Cela devrait permettre, à terme pour les employeurs, de trouver davantage de personnel formé dans les secteurs en tension.
Tout comme le dispositif de transition collective : Il s’agit de former les salariés des entreprises qui vont déployer de nouvelles activités (ou ceux des entreprises en difficulté pour les aider à se réinsérer).
Autre axe avec la dynamisation de l’apprentissage et les 8000 euros versés aux entreprises pour les jeunes de 18 et plus . Tout comme la modification de la législation concernant les CFA : ce sont de vrais atouts de développement de l’apprentissage infra ou post-bac ! Ce type de formation est le meilleur moyen d’avoir rapidement des jeunes formés et qui s’adaptent sans délai dans les secteurs pour lequel ils sont recrutés.
VE : Le social et la solidarité font aussi partie de vos missions prioritaires
AP : oui les missions de la DDETS sont multiples en la matière : l’hébergement puis l’accès au logement et la réinsertion sociale des « sans abri » par exemple, l’accueil des demandeurs d’asile et l’ intégration des personnes ayant le statut de réfugiés : tout cela dans une période de crise sanitaire qui impose de fortes restrictions !
Relation avec les bailleurs sociaux, attribution des logements aux publics prioritaires… cela concerne également les publics de personnes handicapées.
La politique de la ville, les pupilles de l’Etat, les majeurs protégés, les expulsions locatives, sont encore d’autres missions menées par l’Etat au sein de la DEETS sous l’autorité du préfet.
Toutes ces missions se réalisent en interaction et en collaboration avec les différents acteurs sociaux, économiques : Monde associatif, collectivités locales, Pôle Emploi, missions locales, CAF, chambres consulaires, UPV…. Pour ces nombreuses missions, la DDETS dispose d’un budget de plusieurs dizaines de millions d’euros et de 120 agents, la moitié étant dédiée aux missions d’ inspection du travail, également intégrés à la DDETS : trois unités de contrôle et un service appui et relations du travail renseigne sur le droit du travail aussi bien les salariés que les entreprises en cas de besoin.