Brignoles : l’UPV fait la foire… aux débats

L’Union Patronale du Var était au cœur de la Foire de Brignoles, le 10 avril dernier, mettant en exergue sur son stand les acteurs économiques et de la vie publique du territoire.

Pour la troisième année consécutive, la délégation de l’UPV de Brignoles et du Centre Var tenait un vaste espace de rencontres, le 10 avril, au cœur de la Foire de Brignoles, institution locale depuis 1921. L’occasion de débattre avec des acteurs du territoire, dans un premier temps en fin de matinée, de l’économie de la foire et plus largement d’une ville de foire.

Ici, tout est pensé, structuré, préparé de longue date, potentiellement d’une année sur l’autre. Qui fait quoi ? Pour qui ? Avec quel impact ? Autant de questions, et bien d’autres, posées dans l’échange pour mieux y répondre ensemble, considérant que derrière tout cela il y a de la richesse humaine, de l’emploi, de l’attractivité du territoire, de l’intérêt général !

Le fameux intérêt général, une notion phare pour les pouvoirs publics qui est aussi portée et assumée complètement par le monde de l’entreprise. Cela nécessite de co-construire des projets, des actions, des développements durables, entre les collectivités, les entreprises, les syndicats, le monde associatif, au profit de la société, de la population et du bien vivre ensemble.

Modèle économique

Cela fait sens et va dans celui de l’engagement à la présidence de la foire de Thierry Ballatore, entouré d’une cinquantaine de bénévoles indispensables à son bon déroulement. « Un travail de longue haleine, sur 9 mois afin de ne pas être pris de cours le moment venu », dit-il avec une parfaite maîtrise de son sujet. Dès février, tout ou presque est bouclé, dont le budget bien entendu, qui dépasse le million d’euros, pour cinq fois plus de retombées estimées dans l’économie du territoire, sachant qu’il est difficile de connaître le chiffre d’affaires direct généré pour chacun des 250 exposants (dont 25% hors Provence Alpes Côte d’Azur). « Cela peut représenter 2 à 8 fois la mise », selon Thierry Ballatore, qui affiche « un taux de renouvellement de 70% pour cet événement majeur qui attire plus de 45 000 personnes ». La zone d’attraction de la foire est de 50% sur Brignoles et ses alentours, de 22% en provenance de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, et le solde à parts égales (7%) entre l’Est haut, l’Est bas, Saint-Maximin et les Bouches-du-Rhône.

Rassemblées au sein d’un Club des entrepreneurs, les forces vives locales jouent le jeu et constituent une précieuse valeur ajoutée, tandis que les collectivités abondent financièrement (170 000 euros de subventions publiques), ou en mettant à disposition le terrain de 6 hectares (ville). Pour Didier Brémond, maire de Brignoles et président de la Communauté d’agglomération de la Provence Verte, cela engage d’être une ville de foire, avec « un héritage à assurer et à développer. Il y a bien sûr une économie qui gravite autour de la manifestation, que nous encourageons et que nous accompagnons, mais c’est aussi un lien social de première importance », plaide avec convictions cet ancien chef d’entreprise. L’arrêt momentané de la foire, comme le reste de la vie en société, durant la période Covid, a permis à chacun de le mesurer plus encore…

Lien social

Même approche positive sur l’aspect sociétal de l’événement pour Christian Trono, dirigeant d’entreprise, concessionnaire automobile, élu au bureau de Brignoles et du Centre Var de l’UPV, mais aussi président de Nicopolis, la plus grande zone d’activité locale. Pour lui, comme pour nombre de chefs d’entreprise qu’il représente, il s’agit d’une démarche globale durant ce moment phare de l’année. « Cela permet de fixer des rendez-vous et de vendre si on peut, bien entendu, mais pas seulement. La foire est une formidable opportunité de créer du lien, de sortir la tête du guidon, de se retrouver dans la convivialité avec des interlocuteurs divers, selon les centres d’intérêts de chacun ». 100 ans d’impacts sur le territoire précèdent les acteurs actuels qui, d’une façon ou d’une autre, en recueillent les fruits.

A l’image de Maïté Delenseigne, directrice opérationnelle chez Eloenz à Brignoles, qui propose des solutions techniques pour le tertiaire et l’habitat. Cette exposante confirme l’intérêt direct pour l’entreprise, qui a réalisé par exemple un volume d’affaires de « 230 K€ l’an dernier », et, plus largement une « approche d’image, de relationnel, qui fait partie de notre stratégie ». La marque employeur s’affine en effet à la faveur d’événements de ce type, à fortiori quand c’est le plus emblématique du territoire, contribuant à une meilleure lisibilité de l’implication de chacun dans son environnement.

De bons enseignements pour les jeunes de l’Ecole de la 2^e Chance du campus de Brignoles (groupe UPV), qui ont échangé avec les débatteurs. Thierry Ballatore, Christian Trono, Didier Brémond, ont ainsi répondu aux interrogations de Lonny, Océane, Yanis, sur l’intérêt pour eux d’être présents à la foire. « Cela peut vous donner l’envie, voire la vocation, de vous impliquer dans les entreprises, dans les associations, dans la société, en résumé dans la vraie vie, au-delà des réseaux sociaux… », a répondu en substance et en conclusion Didier Brémond. Le maire de Brignoles en a profité pour féliciter l’Union Patronale du Var pour son engagement essentiel dans le soutien à ces jeunes, comme elle le fait auprès des entreprises et en corollaire dans l’économie au sens large.

Invitation au dialogue

Un enchaînement tout trouvé avec les vertus de l’engagement, justement, thématique centrale de l’autre moment d’échanges sur l’espace UPV, en fin de journée. S’engager pour quoi faire ? Pour s’élever, dans l’action, la solidarité, l’amélioration de la qualité et des conditions de vie pour tout le monde, dans la compréhension de notre écosystème, la nécessité de le changer parfois, pour le recul que cela nous permet d’avoir sur notre façon de faire dans nos entreprises, dans nos collectivités, dans nos associations, dans nos syndicats.

S’agissant des chefs d’entreprises, un mandat n’est pas un métier, c’est la liberté qui est offerte de prendre toute sa part au bien commun, y compris en perpétuant le paritarisme rythmé par le dialogue et l’engagement des partenaires sociaux. Alors, s’engager c’est faire œuvre utile, surtout dans une période où tant de changements se profilent.

Vertus de l’engagement

Tour à tour et entre eux, les invités de l’Union Patronale du Var ont pu évoquer leurs motivations, leurs valeurs, leur vision aussi. A commencer par, à nouveau, Didier Brémond, maire de Brignoles et président de l’agglomération, dont on mesure la passion dès qu’il intervient, les croyances aussi, « en premier lieu en ce que l’on fait, sinon ce n’est pas la peine ». Un message pour celles et ceux qui hésitent à s’engager dans la vie publique, en même temps qu’une confirmation qu’il y croit toujours et qu’il y retourne dans un an - aux élections municipales - afin de poursuivre l’œuvre entreprise.

Présidente des Femmes cheffes d’entreprises de Toulon Méditerranée (FCE), élue (notamment) au bureau de l’UPV à Brignoles, dirigeante de sociétés dans les services, Emma Zerrouky ne cesse d’y croire, de porter fièrement les couleurs de l’entrepreneuriat, tout en disant aux femmes, sans pour autant être féministe, « qu’il est possible, souhaitable même, de prendre son destin en main ». C’est le plus court chemin pour ne pas laisser les autres décider à votre place, comme le revendique Véronique Maurel, présidente de l’Union Patronale du Var. Une première pour une femme. A propos de première, Emma prépare le congrès national des FCE qui aura lieu le 20 juin à Toulon. Un beau défi, avec le sens des responsabilités qui la caractérise.

Engagé et responsable, épris de liberté d’entreprendre et de décider, c’est ainsi que l’on peut qualifier également Joël Oros, président de la délégation de l’UPV de Brignoles et du Centre Var, président de la médecine du travail (Odalia Santé) dans le département, impliqué de longue date dans la formation, et chef d’entreprise dans le photovoltaïque. A ses yeux, « il est vital de participer au bien commun, de contribuer à trouver ensemble, entreprises et collectivités, des solutions susceptibles de répondre aux besoins des gens, parmi lesquels nos salariés ». Au-delà de la prise éventuelle de mandats à dessein de participer au paritarisme, adhérer à l’UPV - premier syndicat patronal de France en termes de représentativité et d’antériorité sur le plan national (1937) - est déjà pour lui un engagement.

Suite dans les idées

François-Xavier Martin, dirigeant-fondateur de Concept Group, à Brignoles, prestataire technique de renom dans le monde de l’événementiel, est aussi un acteur majeur de son territoire de longue date et vient à nouveau de marquer son implication en matière d’emploi. Initiateur du parcours spécialisé de l’E2C Brignoles autour de l’événementiel ces dernières semaines, il donne en effet leur chance sous forme de CDD pour la saison (f)estivale aux 8 jeunes qui « se sont montrés à la hauteur des attentes. Leur implication mérite d’être récompensée, d’autant que j’ai besoin d’eux », explique François-Xavier, en chef d’entreprise avisé et tourné vers l’humain.

De beaux exemples pour Quentin Sergeant, dirigeant créateur d’une entreprise de conception et entretien de paysages portant son nom, dont la fraîcheur et la maturité a forcé le respect de tous. Entrepreneur depuis 4 ans déjà (il a débuté à 17 ans !), il affiche de l’envie, y compris de transmettre son savoir, de la suite dans les idées, de la passion et, cerise sur le gâteau, une réelle curiosité pour la vie en société, et pas que la sienne… « Il incarne la volonté de notre jeunesse pour le monde de l’entreprise », selon Joël Oros, ravi de l’inviter à partager son engagement au sein de la délégation de l’UPV.

De riches débats et des débatteurs pour le moins… engagés.

Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible