Cette école au nom qui interpelle est officiellement lancée le 7 mars au sein de l’E2C dans le Var– lisez Ecole de la Deuxième Chance, portée par l’Upv ! Associer ces deux appellations dit assez l’évolution des modes et méthodes d’enseignement, en particulier pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification, et auxquels il faut trouver formation, plan de vie, métier et emploi ! D’autant plus quand on sait le nombre d’entreprises qui cherchent des personnes motivées à recruter, et quand on connaît les opportunités fournies par ces métiers nouveaux. Directeur Général du fonds de dotation IMPALA AVENIR, Florian du Boÿs a mis au point une formation centrée sur les attentes des 100.000 décrocheurs exclus chaque année du système scolaire !
Et cela permet de répondre aux besoins des entreprises pour le déploiement des infrastructures du numérique : 25.000 postes de techniciens proposés dans le « très haut débit », et des milliers d’autres dans les autres métiers des infrastructures (fibre optique, datacenter, smart city…) .
Var Entreprises : la rencontre avec l’école de la deuxième chance de Toulon était donc une vraie opportunité ?
Florian du Boÿs : Oui, nous avons les mêmes objectifs, les mêmes valeurs et des méthodologies également très proches.
Ces postes dans les infrastructures numériques demandent peu de qualification, mais une intelligence pratique qui nécessite de maîtriser les bons gestes ainsi que les fondements de la sécurité ; quelques semaines de formation suffisent si le jeune est motivé – ce que les employeurs recherchent en priorité !
L’objectif est dans un laps de temps de formation court (3 mois) d’accompagner les jeunes vers le marché de l’emploi. La formation se déroule par groupe d’une quinzaine de jeunes, avec le déroulé suivant : tout d’abord la validation d’un projet professionnel, avec une remise à niveau contextuelle. Ensuite l’apprentissage du métier du geste (30%), suivi de la découverte du monde de l’entreprise au travers de stage. La formation n’est pas diplômante, en revanche, les jeunes passeront dans le cadre de leur formation les habilitations nécessaires, ainsi que le permis de conduire.
Les jeunes sont sélectionnés sur le critère unique de la motivation. Et ça marche. En trois mois nous parvenons à les remobiliser.
Var entreprises : quel accueil rencontrez vous auprès des entreprises ?
Florian du Boÿs : Les entreprises sont bienveillantes envers ces jeunes, et s’attachent à bien les intégrer – du moins est-ce le vécu des premières expériences au sein des premières écoles à Chelles, Bordeaux, Marseille, Lyon, Roman et Chalon. Nous ne portons pas les dispositifs, mais nous appuyons sur des partenaires spécialisés dans l’insertion des jeunes descolarisés, que sont les E2C ou les « Apprentis d’Auteuil ».
A ce jour, environ 200 jeunes sont passés par nos dispositif depuis le lancement de la première école fin 2017. Et en moyenne, 60 à 70 % des jeunes formés ont trouvé un emploi 3 mois après leur formation.
C’est donc un dispositif d’apprentissage professionnel, une manière empirique de former ces jeunes, une réelle deuxième chance de construire sa vie, et sa vie professionnelle en particulier, un peu à la manière des artisans d’antan.
Notre intuition est que notre méthode basée sur la remise à niveau, l’apprentissage du métier et le stage en entreprise, fonctionne pour l’insertion dans les métiers du geste.
Nous sommes en train de montrer que cela marche dans la fibre. Nous voulons le dupliquer sur le datacenter, et l’E2C du Var a testé le modèle avec succès dans les métiers du vin.
Propos recueillis par Françoise Franceschini