Le Comité inclusion par l’emploi du MEDEF Sud entamait dernièrement son tour des territoires sur le site de La Garde de l’E2C Var, sur la thématique de la transmission entre jeunes et seniors en entreprise.
Souhaité par le président du MEDEF Sud, Jean-Louis Maurizi, en déclinaison de l’entité nationale, piloté par Fabrice Greffet, président de Prism’Emploi Paca Corse et de la Cité des métiers de Marseille, le Comité inclusion par l'emploi est un engagement du syndicat dans l’écosystème régional. Comprenant adhérents et partenaires, il vise à inclure dans les entreprises de la région les personnes éloignées de l’emploi (jeunes vulnérables ni en emploi, ni aux études, ni en formation, demandeurs d’emploi de longue durée, personnes en situation de handicap…). Il s’agit de connecter les besoins des entreprises et les ressources humaines sur le territoire, mais aussi plus globalement les dirigeants et la société en général.
Sonia Sebahi et Géraldine Lardillon, respectivement coordinatrice régionale de la formation professionnelle et responsable emploi et formation au MEDEF Sud, considèrent le Comité comme « un outil de diagnostic du territoire. Cela permet de prendre le pouls des entreprises et des acteurs sur le sujet, de casser les stéréotypes métiers, de rompre les préjugés, d’adapter nos opérations aux besoins, de proposer des actions nouvelles ciblées à l’échelle de la région. C’est une ouverture au sein de notre représentation syndicale, offrant la possibilité d’explorer, d’expérimenter des pistes sur un large champ des possibles ».
Pour cela, et plus encore, l’enjeu est de mobiliser les entreprises, de valoriser leurs pratiques, de les partager dans la recherche de l’efficience, avec le soutien et l’accompagnement des acteurs majeurs de l’emploi.
Marges de progression
Sonia Sebahi et Géraldine Lardillon, ont ainsi invité le 10 juin les partenaires du Comité inclusion pour l’emploi sur le campus de La Garde de l’Ecole de la 2e Chance pour une première rencontre dans les territoires. L’implication au sein du Comité de l’E2C Var, mais aussi de l’Institut méditerranéen du sport, de l’animation et du tourisme (Imsat), est d’autant plus cohérent que ces structures d’enseignement et d’insertion sont adossées au groupe Union Patronale du Var et donc en prise direct avec les entreprises, leurs besoins en ressources humaines, leurs exigences d’employabilité.
Le lien entre jeunes et seniors en entreprise était la thématique explorée lors de cette matinée d’échanges. Très intéressant rapprochement, étant donné les marges de progression vers l’emploi de ces deux catégories. Soit un taux d’activité de moins de 40% chez les jeunes de 15-24 ans et de quelque 58% chez les 55-64 ans (35% entre 60 et 64 ans). En outre, près d’un actif sur cinq est un senior (55-70 ans) en Paca dont la population est d’une part vieillissante et d’autre part touchée par un flux déficitaire de jeunes. Par ailleurs, ces disparités territoriales en font l’une des régions les plus inégalitaires en France. L’enjeu de l’inclusion prend ici tout son sens. Au-delà des chiffres, mais la data a le mérite de se confronter à la réalité, si « l’emploi, c’est la dignité », prônent de concert Véronique Maurel, présidente de l’Union Patronale du Var et Stéphane Benhamou, président du MEDEF Var et président adjoint de l’UPV, l’accompagnement vers l’entrée et la sortie du monde du travail est d’autant plus essentiel pour donner de l’espérance aux uns, ainsi qu’une forme de récompense aux autres, sanctionnant une vie d’activité.
Dans un contexte global de réflexion autour de l’allongement de la durée de vie active, du vieillissement de la population, de la pénurie de main d’œuvre, de la quête d’attractivité de l’entreprise auprès des jeunes (caractérisée notamment par la montée en importance de la marque employeur), le MEDEF s’interroge, pour mieux comprendre puis mieux répondre. « Qu’est-ce qu’un jeune, qu’est-ce qu’être senior aujourd’hui pour une entreprise ? ».
Le mentorat en bonne cause
Les professionnels réunis par le Comité lors de la rencontre dédiée ont pu recevoir nombre d’informations utiles en même temps que leur prise de connaissance des autres intervenants, chacun amenant une vision qui participe activement à l’œuvre commune tournée vers l’inclusion. « Comme on ne sait pas avec qui cela marche, il faut essayer tout le monde », a d’ailleurs résumé Fabrice Greffet.
Parmi les interventions, des témoignages plus étoffés, en l’occurrence celui d’Isabelle Mauriès, responsable régionale de Télémaque (association qui agit pour l’égalité des chances dans l’éducation) s’agissant du Collectif Mentorat (lutte contre les inégalités, soutien à la réussite scolaire et à l’insertion professionnelle). Un sujet, le mentorat, adoubé grande cause nationale en 2023. Nicolas Feleci, chargé de développement projet au réseau « Pepite Paca Est » (universités de Toulon et Côte d’Azur), l’un des 33 dispositifs éponymes en France, a présenté l’accompagnement de qualité proposé aux étudiants porteurs de projets, favorisant la découverte entrepreneuriale, de la constitution dudit projet jusqu’au développement des compétences menant à l’accroissement de l’employabilité professionnelle. Là aussi, le mentorat joue un grand rôle, les jeunes bénéficiant d’une expérience facilitant le parcours.
« La plupart des choses sont faciles lorsque l’on vous montre le chemin », disait Christophe Colomb, certes, mais chacun doit prendre toute part, s’investir, y croire, puis « oser » a revendiqué Laura Ortali. Partie d’une feuille pas tout à fait blanche puisque les grandes lignes de son projet étaient écrites, elle a gagné en confiance, en maîtrise du stress, en structuration, en projection via un business model et une stratégie com, au contact de mentors. 18 mois après, Educ’Evasion voyait le jour, remportait le prix Pepite régional et partait à la conquête du marché de l’escape game ludo-pédagogique, en particulier dans le milieu éducatif. Partie prenante de sa réussite par son écoute et la mise en application, avec son libre-arbitre, des conseils et de l’utilisation dans l’intelligence de situation de la notion de réseau qui fait du lien, elle s’apprête à son tour à franchir le cap du mentorat. Histoire de perpétuer la chaîne et de transmettre...
La transposition vers les seniors s’inscrit comme une évidence, voire comme une raison d’être qui fait sens, surtout au moment où se rapproche la crête de la vague baby-boom, devenue papy-boom (65 ans en 2029), et son corollaire de départs en retraite, considérant que dans transmission, il y a mission…
Comme on ne sait pas avec qui cela marche, il faut essayer tout le monde
Présentations d’entreprises, de dirigeants, reportages sur des initiatives privées et publiques concourant à l’activité économique, analyses de conjoncture, retours sur des événements.