La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a changé le regard de la société, redéfini les situations, créé des obligations. Enosys permet de franchir plus rapidement les (handi)caps par l’accompagnement et la compréhension des sources administratives comme des ressources humaines…
Si le handicap est une question de perception, un peu d’éclairage ne fait pas de mal pour sortir du maquis des aides et des problématiques, dans la société en général et le monde du travail en particulier. Sous la conduite d’Isabelle Innocenti, les assistantes sociales et psychologues du travail du service Enosys de l’Union Patronale du Var s’y emploient avec compétences et empathie. La notion de « situation de handicap » est née de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, prenant en compte un large spectre : handicap moteur, sensoriel (visuel et auditif), mental ou intellectuel, psychique, cognitif, incluant les maladies invalidantes (respiratoires, digestives), même s’il ne s’agit pas d’une maladie mais de sa conséquence. Cette situation naît de l’interaction entre un individu, ses caractéristiques, son activité et le contexte qui peut être facilitant ou handicapant.
Sensibiliser
« La dimension psychosociale est essentielle », souligne Delphine Bozzi, assistante sociale de l’UPV, spécialiste expérimentée du sujet (dans l'écran d'ordinateur sur la photo). « Chacun met beaucoup de choses dans ce terme qui est lourd, difficile à entendre, surtout quand le handicap survient, parfois soudainement. Il faut le démystifier par la pédagogie, situer la nature de la limitation ou de la restriction ». Un véritable accompagnement « au changement, à la prise de conscience, nécessitant à la fois une analyse des compétences et une aide à la reconversion, tout en cherchant à adapter le travail à l’homme et non l’inverse », selon Clélia Soldani, psychologue du travail (à droite).
Médecine du travail, en l’occurrence Odalia Santé dans le Var, MDPH (Maison départementale pour les personnes handicapées), Agefiph (Association nationale des gestions du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), Cap emploi, Pôle emploi…, l’UPV est en lien avec nombre de structures dédiées et fait l’interface entre le salariés et l’employeur. Les grandes entreprises, ou tout du moins les PME de plus de 20 personnes concernées par l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH) à hauteur de 6% de l’effectif global, sont plus sensibilisées sur le sujet que les autres, notamment les TPE. Enosys est donc à pied d’œuvre afin d’accroître le niveau de lisibilité de tous. « Il s’agit d’une part d’expliquer à la personne l’importance de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), le côté instantané de cette reconnaissance qui n’est pas marquée à vie, car cela peut évoluer dans le sens inverse ; d’autre part d’aider le dirigeant de mieux comprendre les aménagements de poste éventuels, de même que les dispositifs pouvant compenser le manque de productivité. Tous deux doivent être entourés », explique l’assistante sociale Oxana Riccio (à gauche). Si la priorité est dans le maintien, le travail en réseau à tous les niveaux facilite l’inclusion et l’acceptation.
Rassurer
« Nous travaillons sur les représentations, sur les questions de qualité de vie et de conditions de travail. Les prises de paroles font tomber les barrières », plaide Clélia. « Le dire ou non à son employeur, par peur de mettre en péril son avenir professionnel, est une préoccupation majeure qu’il faut également dénouer, sachant que ce n’est pas une obligation », renchérit Delphine. « Nous écoutons, nous éclairons, nous rassurons, nous essayons de prodiguer les bons conseils, le ressenti est similaire à celui de l’aidant », poursuit Oxana.
Alors que vient de se dérouler la 27e semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, nos avancées questionnent sur les valeurs, y compris celles de la société dans laquelle nous vivons. 628 800 travailleurs handicapés étaient employés en 2021 dans les 107 900 entreprises concernées par l’obligation en France, mais ils sont en moyenne 2 fois plus au chômage que les personnes sans handicap et seulement 1 sur 3 est en poste. Quand bien même le cap de l’acculturation a été atteint ces dernières années dans le milieu professionnel, l’humilité s’impose tant il y a encore à faire.
QVT, santé, RSE, économie circulaire, culture…, autant de sujets potentiels, aux côtés de l’actualité d’Enosys, service UPV d’assistantes sociales et de psychologues du travail.