L’amphi de l’Ecole de la 2e Chance, à La Garde, était le théâtre de la dernière rencontre du Service Public de l’Emploi, à l’invitation de la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS), sous l’égide du préfet, Evence Richard, présent durant toute la matinée d’échanges.
Le programme concocté par Arnaud Pouly, directeur de la DDETS, et ses services, était particulièrement riche ce 4 mai à l’Ecole de la 2e Chance (E2C), à La Garde, où le Service Public de l’Emploi (SPE) aime venir débattre (c’était d’ailleurs le cas pour l’accueil des assises de l’apprentissage à l’automne 2022). Cette matinée d’échanges visait à montrer l’étendue de l’activité des composantes du SPE, dans la perspective du futur France Travail qui doit mettre en évidence et en cohérence cette complémentarité. « Il était temps d’imaginer d’autres formes de rendez-vous pour se remobiliser et la perspective de France Travail devrait nous amener à revisiter de fond en comble nos façons d’agir », a expliqué en préambule des présentations le préfet Evence Richard, qui a assisté à l’ensemble des débats. Un moment important pour le représentant de l’Etat déconcentré afin de mesurer auprès des professionnels le niveau de résultat et de mobilisation.
Alors que de plus en plus de secteurs sont en tension de recrutement, le ralentissement de créations d’emplois inquiète après la croissance post-Covid, tandis que les défaillances d’entreprises et les licenciements économiques montent en puissance. Attention aux signaux concordants de retournement de situation accentués par l’inflation et les problématiques énergétiques (entre autres maux). Raison(s) de plus pour… travailler ensemble.
Insertion en première ligne
Ainsi, en plusieurs grandes séquences, chacun a pu s’exprimer, dresser des bilans d’actions 2022 et des perspectives 2023. A commencer par la politique en faveur des travailleurs handicapés, pour qui l’emploi est un enjeu sociétal majeur, certes facilité depuis la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des chances, mais les marges de progrès sont encore grandes. Le premier « Printemps du Handicap » dans le Var, dédié aux 6 entreprises adaptées du département, organisé par Cap Emploi, Pôle Emploi et l’Union Nationale des Entreprises Adaptées du 22 au 26 mai, a notamment été mis à l’honneur. De même que le PRITH, Programme régional d’insertion des travailleurs handicapés. Les contrats aidés au profit des personnes les plus éloignées de l’emploi et des résidents en QPV (quartiers politique de la ville) et ZRR (zones de revitalisation rurale), prescrits par Pôle Emploi, les Missions Locales, Cap Emploi, ont fait l’objet d’un focus, sachant qu’après une année 2021 renforcée, l’enveloppe a été divisée par 2 en 2022 (1 552 contrats) et quasi maintenue en 2023 (1 451).
Les divers témoignages s’agissant de l’insertion par l’activité économique (IAE) ont permis de conforter la stratégie de croissance, en vue de développer les liens avec les entreprises, mais aussi les compétences et le rôle des différents acteurs. Celui du parcours d’un salarié en transition professionnelle au sein de l’association FRAT, au Pradet, embauché chez Coca Cola Signes, était particulièrement touchant, encourageant aussi.
S’agissant des missions d’insertion des jeunes, les assises départementales de l’apprentissage ont débouché sur des pistes concrètes dans un contexte de forte progression en France sur la période 2020-2022, proposées par le préfet au ministre du Travail et à la ministre déléguée à la Formation Professionnelle. En outre, une feuille de route 2023-2024 a été définie pour le Var, marquée du sceau de la qualité.
Autre action qualitative et réussie mise en exergue en matière d’insertion, Elan Jeunes 83, projet porté par l’Imsat (Institut Méditerranéen du Sport, de l’Animation et du Tourisme), établissement adossé à l’Union Patronale du Var, comme l’E2C. Une équipe polyvalente organisée en consortium a travaillé sur les publics dits « invisibles » de jeunes ni en emploi, ni en formation, afin de les repérer en allant vers eux, de les remobiliser, de les accompagner par des approches individualisées et de les suivre tout au long de leurs parcours. Après 16 mois, à fin avril, les objectifs des deux ans de programme étaient atteints, à savoir 1 010 bénéficiaires repérés, 675 remobilisés, 161 en cours de mobilisation… Le fruit d’une expertise et d’un vrai savoir-faire de terrain qui débute par l’établissement d’un rapport de confiance. Bien évidemment le dispositif poursuit son œuvre, tant il y a à faire.
France Travail à l’horizon
D’autres perspectives dans le cadre du PIC et du PRIC (Plan d’investissement dans les compétences) ont été présentées par les partenaires, affichant de belles ambitions, de même que des expérimentations novatrices d’insertion, comme le Bus des possibles qui a circulé dans 6 communes du milieu rural varois.
Parmi les nombreuses interventions, la DDETS a dressé son bilan d’actions sur les tensions de recrutement. Pôle Emploi aussi, agrémenté des intentions d’embauches des entreprises pour 2023 selon son enquête auprès de plus de 33 000 établissements. Avec 57 000 projets de recrutement, la projection est en léger recul (-1%). Arrivent largement en tête les métiers de la restauration et de l’hôtellerie (plus de 13 000 intentions). Les Missions Locales de Hyères (Corail) et des Jeunes Toulonnais ont quant à elles illustré par des exemples d’actions leurs activités.
L’exemple, c’est justement ce que veut montrer le Département avec son initiative Var Insertion Travail (VIT) auprès des allocataires du RSA, rassemblant dans un pool partenarial la CAF, Pôle Emploi et l’Union Patronale du Var afin de créer une nouvelle dynamique de prise en charge, de prise en considération également.
En attendant France Travail, le Var est à pied d’œuvre avec ses forces vives du Service Public de l’Emploi élargi à nombre de structures et de bonnes volontés. « Au-delà des chiffres, il y a des femmes et des hommes en difficulté qui aspirent à trouver un emploi et une place dans la société. Nous devons pour ce faire travailler de concert et nous rassembler sur des objectifs », a conclu le préfet, montrant la bonne direction du travail.
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